Dialogue social: Le choix de la raison

Abdelilah Benkirane, chef du gouvernement.

Abdelilah Benkirane, chef du gouvernement. . DR

Revue de presseKiosque360. Alors qu'Abdelilah Benkirane cherche à s’attaquer aux revendications syndicales de manière graduelle, en voulant traiter d’abord l’épineux dossier de la réforme des régimes de retraites, les centrales ne voulaient nullement entrer dans ce jeu. Finalement, elles ont cédé.

Le 02/12/2014 à 23h30

Gouvernement et syndicats se sont finalement assis autour de la table des négociations mardi, dans le cadre de la Commission nationale chargée de la réforme des régimes de retraite. Ce round du dialogue social ne s’est pas limité au dossier de la retraite, révèle Akhbar Al Yaoum, en Une de son édition du 3 décembre. Les cinq principaux syndicats étaient présents à cette réunion, précise Al Khabar. Contrairement à ce qui était attendu, le dialogue s’est passé dans le calme et la sérénité et a abordé d’autres revendications des travailleurs. A l’issue de cette rencontre, le gouvernement devrait bientôt présenter sa vision de la réforme, surtout après l’avis du Conseil économique, social et environnemental. Un moment très attendu par les salariés et par les caisses, dont la pérennité est menacée.

Une réunion sereine

Pourtant, la cause était loin d’être entendue. Al Akhbar, en Une, précise qu’après l’annonce mardi de l’ouverture des négociations dans le cadre d’un nouveau round du dialogue social sur la retraite, les trois syndicats à l’origine de la grève préventive du 29 octobre refusent d’entamer les pourparlers sur une partie de leurs revendications. Ces centrales ont affirmé à Al Akhbar avoir correspondu avec la présidence du gouvernement concernant leur dossier revendicatif, « qui ne supporte pas le morcellement et la sélectivité ». Dans un communiqué commun publié lundi, l’union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail (CDT) et la Fédération démocratique du travail (FDT) ont énuméré les points qui doivent être abordés lors du dialogue social.

Tout ou rien !

Parmi eux, figurent en bonne place l’amélioration des revenus, l’application de l’accord du 26 avril 2011 et la protection des droits des travailleurs et des syndicalistes. Les syndicats refusent toute négociation qui n’aurait pas pour base ces revendications, comme l’a précisé Abdelkader Zaïr, vice-secrétaire général national de la CDT. Abdelilah Benkirane pourrait profiter des dissensions au sein de la FDT. Si l’aile d’Abdelhamid El Fatihi considère Benkirane comme un « dictateur » et demande à se « révolter contre lui », son rival Abderrahmane Azzouzi accepte l’invitation tout en rappelant que ce n’est pas la seule revendication de sa centrale, souligne Assabah dans ses pages intérieures.

Marche de la FDT à Rabat

Al Massae, de son côté, révèle que le Chef de gouvernement a adressé une invitation à El Fatihi en tant que « Secrétaire général fédéral » de la FDT. Une demande déclinée par ce dernier, qui refuse de s’asseoir à la même table que ses adversaires. Ce dernier a organisé une marche de contestation à Rabat mardi matin où les manifestants ont scandé des slogans comme « Benkirane, dégage ! » ou « Dégage ! Dégage ! Gouvernement de dépannage ! ». Ces derniers ont accusé Abdelilah Benkirane de s’ingérer dans les affaires de leur syndicat. Finalement, la raison l’a emporté sur les passions. Cela dit, les syndicats ne seront satisfaits que lorsque les autres revendications auront trouvé une réponse. La reprise du dialogue est un bon signe. C’est un bon début.

Par Amine Haddadi
Le 02/12/2014 à 23h30