Mohamed Yatim, ministre de l’Emploi et de la réinsertion professionnelle, entame, aujourd’hui, des réunions avec les représentants de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et des centrales syndicales les plus représentatives (UMT, CDT, UGTM et UNMT). L’objectif est de relancer le dialogue social, au point mort depuis le gouvernement Benkirane.
Les syndicats veulent tourner la page de l’ancien Exécutif et dépasser l’impasse. C’est ce que semble avoir saisi El Othmani qui a affirmé, dans la déclaration gouvernementale, qu’il était disposé à ouvrir un dialogue sérieux avec les syndicats, qu’il serait à leur écoute et négocierait dans un esprit d’ouverture leurs demandes. Des signaux positifs selon les uns, de simples déclarations de bonnes intentions selon les autres.
Si l’Union nationale du travail du Maroc (UNMT), bras syndical du Parti de la justice et du développement (PJD) s’est rangée du côté de l’Exécutif, l’Union marocaine du travail (UMT), l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) et la Confédération du travail (CDT) continuent d’adopter une attitude hostile vis-à-vis du gouvernement et l’attendent au tournant. C’est le cas notamment d’El Miloudi Moukharik, secrétaire général de l’UMT et manifestement flingueur en chef, qui ne rate aucune occasion pour tirer à boulets rouges sur l’Exécutif, menaçant d’observer des grèves.
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Les revendications des syndicats (augmentation des salaires, baisse de la pression fiscale, Code du travail et loi sur la grève) ont peu de chances d’aboutir. En tout cas, pas dans l’immédiat, estiment de nombreux observateurs. Mais l’on risque surtout de buter sur la première demande (la hausse des salaires) qui, aux yeux des observateurs, risquerait de ne pas être honorée à cause de la conjoncture actuelle.
On attendra la fin de ces consultations, véritable baromètre des intentions des uns et des autres, pour en savoir davantage sur le prochain round du dialogue social. À moins que le courant ne passe pas et que chaque partie campe sur ses positions.