Les partenaires sociaux se retrouveront, demain mardi 10 février à Rabat, pour remettre à plat leurs divergences et redémarrer le dialogue social. «Pour la première fois, le gouvernement appelle au dialogue sur la base d’un ordre du jour précis», se félicite Miloudi Moukharek, SG de l’UMT, dans une déclaration à Akhbar Al Yaoum, rapportée dans son édition de ce lundi 9 février.
A l’ordre du jour, figure non seulement la réforme des systèmes de retraite, mais aussi d’autres revendications sociales avec à leur tête l’augmentation des salaires, révèle M. Moukharik. « Le gouvernement nous avait proposé, au lendemain de la grève générale, une rencontre au sujet de la réforme des systèmes de retraite», rappelle le patron de l’UMT. «Notre réponse a été on ne peut claire : nous n’avons pas organisé une grève pour discuter uniquement de la réforme des systèmes de retraite. Ce n’est qu’un dossier sur dix autres que nous nous attachons à mettre sur la table des négociations, dont notamment l’augmentation générale des salaires, la révision à la baisse de l’impôt sur les salaires et la suppression de cet impôt pour les salaires de moins de 6.000 dirhams, la hausse des allocations familiales et la protection des libertés syndicales», dévoile le leader de la plus vieille centrale syndicale au Maroc.
S’agissant de la réforme des systèmes de retraite, véritable serpent de mer, Miloudi Moukarik a affirmé : «Nous ne sommes pas contre la réforme des systèmes de retraite. Seulement voilà, il appartient au chef du gouvernement de préciser et argumenter la manière dont il compte y procéder et au détriment de qui cette réforme doit se faire».
Mises en garde syndicales«Des sources syndicales ne cachent pas leur inquiétude quant à la cristallisation des négociations autour de la seule question de la réforme des systèmes de retraite», relève Ahdate Al Yaoum, dans sa livraison de ce lundi 9 février. «D’autres mettent en garde contre la transformation de ce premier round de négociations en lieu de dialogue de sourds», rapporte le quotidien, en indiquant que l’enlisement des pourparlers entre les partenaires sociaux a contribué à «l’accumulation des problèmes».
Face à cette situation, la question est de savoir par quel bout commencer. Les partenaires vont-ils procéder à l’établissement d’un ordre de priorités ? Tous les dossiers méritent un traitement urgent, indique Al Ahdate, en se basant sur des bruits de couloir syndicaux. «Notre dossier revendicatif est indivisible», insistent les sources d’Al Ahdate, ce qui veut dire que les syndicats se sont passé le mot pour amener le chef de l’Exécutif à examiner tout le dossier revendicatif et non seulement la question de la réforme des systèmes de retraites.
Reste à savoir maintenant quelle suite sera donnée par Abdelilah Benkirane à cette revendication. « Il y va de la paix sociale », mettent en garde les sources d’Al Ahdate, en faisant miroiter la menace de nouvelles grèves au cas où le gouvernement ne satisferait pas à leurs revendications.