C'est entre le marteau de ses militants exigeant son retrait du dialogue social, à l'instar des autres syndicats, et l'enclume de son appartenance au parti au pouvoir, que l'Union nationale du travail au Maroc (UNTM) se trouve actuellement. C'est en tout cas l'impression que donne l'UNTM, dont le secrétaire général, Abdelilah El Hallouti, se trouve aujourd'hui dans une position guère confortable.
Les trois syndicats les plus représentatifs (la Confédération démocratique du travail, CDT, l'Union générale des travailleurs du Maroc, UGTM, et l'Union marocaine du travail, UMT) ont opposé un niet catégorique à l'offre de l'Exécutif. Ils ont déclaré via des communiqués, dont le360 a fait écho, de boycotter les prochains rounds du dialogue social après la réunion du vendredi 2 novembre. Aussi, l'ont-ils fait sur un ton peu amène.
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Il restait à connaître la position de l'UNTM, autre centrale qui compte sur le champ syndical dans le royaume. Mais là, c'est le flou artistique. Son secrétaire général, Abdelilah El Hallouti, qui a succédé dans ce poste à Mohamed Yatim, actuel ministre de l'Emploi et partie prenante au dialogue social, dit une chose et son contraire.
"Notre syndicat a étudié l'offre du gouvernement et a mis en place une stratégie et tracé des lignes rouges qu'il ne peut franchir à cause de sa responsabilité envers la classe ouvrière", a-t-il dit dans une tentative vaine d'expliquer le non-retrait du dialogue social.
El Hallouti se rattrapera en ajoutant que la décision de poursuivre ou boycotter le dialogue social, dont dépend le sort de millions de Marocains, ne relève pas de sa propre personne, mais d'une décision collective. Sous-entendu, il laisse la porte ouverte au bycott.
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Sans doute, le SG de l'UNTM a-t-il du mal à sa ranger aux côtés de ses pairs "frondeurs". Son allégeance au Parti de la justice et du développement (PJD), dont il est le bras syndical, l'y oblige. Mais quand on sait que des voix au sein même de son syndicat s'élèvent pour exiger le boycott du dialogue social (surtout de peur d'être esseulé sur le champ politico-syndical), il serait difficile pour l'UNTM de faire cavalier seul. A moins qu'il veille se retrouver SEUL sur la table des négociations avec le gouvernement dont il dépend.