La Commission technique du dialogue social tient aujourd’hui une réunion qualifiée de décisive par plusieurs syndicalistes et responsables gouvernementaux. «Cette réunion révélera la capacité des parties à trouver un accord qui devrait être dévoilé le 1er mai prochain, à l’occasion de la fête du travail», rapporte Akhbar Al Yaoum dans son édition de ce lundi 24 avril. Le gouvernement espère que la réunion se soldera par une entente», a déclaré au journal Abdeslam Seddiki, ministre de l’Emploi et des affaires sociales.
Une telle décision sera un soulagement pour les parties prenantes de ce dossier, surtout que les 4 réunions tenues par la Commission technique et celle ayant réuni le chef du gouvernement et les secrétaires généraux des centrales syndicales n’ont jusque-là pas suffi à estomper le doute qui plane sur l’issue de ces rencontres.
«Les ‘cadeaux’ proposés par le gouvernement aux syndicalistes ne sont pas suffisants du point de vue des centrales», rapporte le journal. De même, le recul du gouvernement, et face à la proposition de révision de l’imposition sur les revenus, a aggravé l’écart entre les deux parties. «La réunion d’aujourd’hui pourrait réduire cet écart. Ce qui augmente les chances d’une annonce d’un accord», conclut le journal.
Rappelons que le chef du gouvernement avait présenté, mercredi, une nouvelle offre aux secrétaires généraux des centrales syndicales. Cette dernière consiste en une hausse de 100 DH par enfant des indemnités familiales, une prime de naissance de 500 DH au lieu de 150 DH actuellement, et une pension de retraite minimale de 1.500 DH contre 1.000 DH aujourd’hui. «Si elle devait être appliquée, cette proposition coûtérait 4 milliards de DH par an à l’Etat», souligne Akhbar Al Yaoum. Un chiffre impressionnant que le gouvernement serait obligé de discuter avec le patronat.
La proposition d’Abdelilah Benkirane ne fait aucune allusion à la hausse des salaires demandée par les syndicats, ni à la révision de l’imposition des revenus. «Les syndicats auraient signé l’accord si ces sujets avaient été abordés», précise le quotidien. «Pourtant, le gouvernement avait accepté cette révision, au début. Et le patronat n’avait émis aucune réserve sur ce dossier. Ce n’est que plus tard que nous avons été surpris par leur refus. Nous n’avons toujours aucune explication sur ce changement de position», affirme au journal Khalid Houir Alami, du Syndicat des travailleurs des phosphates, rattaché à la Confédération démocratique du travail (CDT). Pour ce syndicaliste, il n’y a aucune raison de croire qu’un accord pourrait être trouvé avant le 1er mai. La balle est donc, selon les syndicats, dans le camp du chef du gouvernement. «Le dernier mot lui revient», indique Houir Alami.