Manque d’objectivité et d'impartialité. C’est décidément une marque de fabrique d’Amnesty International, à chaque fois qu’il est question du Maroc dans l’un de ses rapports. Un constat que viennent de faire, pour la énième fois, les autorités marocaines. Cette fois, c’est la Délégation Interministérielle aux Droits de l'Homme (DIDH) qui dénonce ce manque d'objectivité et d'impartialité dans le rapport de l’Organisation sur les incidents survenus le 24 juin dernier, entre Nador et Melilla, note le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans sa livraison du lundi 26 décembre.
Ainsi, constate encore une fois la DIDH, l'ONG «poursuit sa campagne hostile contre le Maroc» à travers ce rapport publié le 13 décembre. La Délégation intergouvernementale se dit, en effet, étonnée par le fait que cette ONG s'appuie exclusivement, dans ce rapport, sur trois sources représentées par trois associations. Parmi elles, précise Al Ahdath Al Maghribia, une association connue pour des positions politiques radicales qui ne favorisent guère l'impartialité et l'honnêteté. Une deuxième association est, quant à elle, connue pour son hostilité vis-à-vis de l'intégrité territoriale du Royaume. Elle n'a, qui plus est, aucun rapport avec le sujet ni le lieu des événements. Quant à la troisième association sur laquelle se sont appuyés les auteurs du rapport, elle n'a même pas enquêté sur les incidents dont il est question. Autant dire que cette source d'Amnesty n'est en rien fiable.
Suite à ce constat, la DIDH s’est appliquée à énumérer les nombreuses faiblesses du rapport et à réduire à néant les allégations et interprétations, ainsi que les conclusions contenues dans ce document. La première faiblesse du rapport réside dans le fait qu'Amnesty International a passé à la trappe toutes les informations livrées dans la réponse des autorités publiques sur ces incidents. De même, l'ONG s'est contentée d'une simple visite de cinq jours à Melilla, sans réussir à trouver des preuves pouvant étayer ses allégations. Ce qui l'a d’ailleurs amené à se tourner vers d'autres parties, soit les trois associations mentionnées plus haut.
De plus, poursuit le quotidien citant la DIDH, l'ONG a tenté de grossir le nombre des victimes, sans s'appuyer sur un quelconque document crédible. Elle a également prétendu avoir eu des entrevues avec ceux qu'elle présente comme des victimes, tombant ainsi dans des contradictions sur le nombre exact des personnes rencontrées et livrant des informations lacunaires à leur propos. L’autre faiblesse relevée dans ce rapport par la DIDH concerne les décès. En effet, l'Organisation n’est pas parvenue à chiffrer leur nombre avec exactitude, faute d'une enquête de terrain. Les faiblesses du rapport se multiplient encore lorsque, comme le relève la Délégation, Amnesty évoque ce qu'elle appelle «les victimes de la disparition forcée», des allégations contraires à ce qui est convenu sur le sujet au niveau international. L’ONG n’a cité, en effet, aucun cas supposé ni aucun élément de preuve.
La DIDH, poursuit Al Ahdath Al Maghribia, ajoute qu'Amnesty International a mis en doute, sans fondement, le rapport du CNDH daté du 13 juillet dernier. Or, cette institution avait dépêché une commission d'investigation qui a effectué une visite à l'hôpital et à la morgue, tout en tenant une série de réunions avec les représentants des autorités publiques à Nador. Une visite sur le lieu et le voisinage des incidents a de même été effectuée. Et ce, en vue de collecter des données et recueillir les faits et informations concernant cet incident.