Malgré la rupture des relations diplomatiques entre le Maroc et l’Iran, l’ambassadrice du Maroc au Chili, Kenza El Ghali, a officiellement convié son homologue iranien, Abolfazl Khazaee Torshizi, à un congrès international sur la diplomatie culturelle, organisé par le Maroc à Santiago du Chili, rapporte le quotidien Al Akhbar dans sa livraison du jeudi 8 août.
Selon le quotidien, l’ambassadeur iranien s’est empressé d’accepter cette invitation et s’est rendu, lundi, à la manifestation organisée sous le thème «La diplomatie culturelle comme pont du dialogue entre les civilisations». Le diplomate iranien a même pris place dans la première rangée des participants parmi les autres diplomates invités par le Maroc.
Bien plus, souligne Al Akhbar, lorsque le ministère des Affaires étrangère a exigé des explications de l’ambassadrice, également ancienne députée et dirigeante istiqlalienne, elle a répondu qu’elle n’était pas au courant de la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays!
En outre, note le quotidien, la MAP, agence officielle de presse, dans le reportage qu’elle a réalisé sur l’évènement, a cité plusieurs ambassadeurs présents, notamment celui de l’Argentine et du Salvador, mais pas le diplomate iranien, sans doute par peur de créer une crise diplomatique au sein de l’ambassade marocaine au Chili.
Al Akhbar rappelle, par ailleurs, que cette rencontre de deux jours a connu la participation de plusieurs personnalités dont Jaime Vatter Gutiérrez, le recteur de l'université Santo Tomas de Santiago du Chili, l’ambassadeur d’Argentine au Chili, José Octavio Bordón et l’ambassadeur du Salvador au Chili, Victor Manuel Valle Monterrosa, ainsi que le professeur Abdellatif Limami de l’université Mohammed V de Rabat et Moulay Ahmed El Gamoun de l’université Mohamed 1er d’Oujda.
Le journal rappelle que le Maroc a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec l’Iran il y a plusieurs mois, pour protester contre les collusions du Hezbollah pro-iranien, déclaré d’ailleurs organisation terroriste, avec le Polisario. Le Maroc a pu obtenir, ajoute le journal, des preuves irréfutables selon lesquelles l’organisation chiite libanaise armait le front séparatiste et encadrait militairement ses milices armées.