Diplomatie: les déclarations d'El Omari provoquent la colère de l'ambassade de Turquie

Ilyas El Omari, président de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima et secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM).

Ilyas El Omari, président de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima et secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM). . DR

Revue de presseKiosque360. Le patron du PAM a publié une tribune qui n’a pas été du goût de l’ambassade de Turquie à Rabat. Celle-ci a réagi fortement aux propos d’El Omari dans lesquels il prête au président turc l’intention de ressusciter le Califat.

Le 21/04/2017 à 19h34

Une crise diplomatique, sans précédent, pourrait bien menacer les relations maroco-turques. C’est, du moins ce qu’affirme le quotidien Al Akhbar dans son édiction des 22 et 23 avril. Selon le journal, une tribune publiée dans la presse par le secrétaire général du PAM, Ilyas El Omari, au lendemain du referendum constitutionnel organisé en Turquie le 16 avril, pourrait bien être derrière cette tension diplomatique.

Les faits remontent à quelques jours quand Ilyas El Omari publie une tribune intituléé «Referendum sur la capitale du Califat». Il y insinue que le président turc, qui se voit attribuer de larges pouvoirs à la suite ce vote référendaire, tenterait de rétablir le Califat islamique ou, du moins, un modèle de ce régime politique qu’il dirigerait lui-même.

La réaction de la Turquie ne s’est pas fait attendre. En effet, son ambassade à Rabat s’est fendue d’un communiqué dans lequel elle récuse les propos du patron du PAM. Dans cette mise au point, la chancellerie turque s’est dite étonnée, affirmant que la tribune d’Ilyas El Omari comprend «non seulement des préjugés hors contexte, mais porte également atteinte au monde musulman dans son ensemble. De même que les idées qu’il y développe ne peuvent en aucun cas aider à renforcer les relations fraternelles qui existent entre les deux pays frères».

Par ailleurs et profitant de l’occasion, le représentation diplomatique d’Ankara a Rabat a tenu à expliquer que le but de ce referendum était d’amender 18 articles de la Constitution du pays. Ces amendements qui renforceront les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan, ont été votés par 51,41% des électeurs qui ont été nombreux à se rendre aux urnes, puisque le taux de participation a été de 85%.

Ainsi, affirme l’ambassade turque, «les amendements constitutionnels qui ont touché 18 articles de la Constitution turque, visent à changer le mode de gouvernance, cela au moment où la Constitution de l'Etat comprend toujours les principes qui font de la Turquie un Etat démocratique, laïc et social. C’est également un Etat de droit qui respecte des droits de l'homme et qui est en pleine conformité avec ses obligations internationales».

Selon le journal, l’ambassade turque a conclu sa mise au point en affirmant que la meilleure réponse à apporter à ce genre de propos est «la détermination, plus forte que jamais, de la Turquie à préserver et à développer les valeurs de la modernité pour aider à leur plus large expansion dans le monde».

Par Amyne Asmlal
Le 21/04/2017 à 19h34