Discours du Trône: le combat pour le futur

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Revue de presseKiosque360. Le discours du trône était fort, ferme et franc car, loin de se contenter de le formuler, le souverain a proposé une alternative. Le discours de la vérité a été ressenti par le peuple, mais ceux qui s’accrochent à leurs privilèges vont-ils le comprendre?

Le 30/07/2019 à 20h01

Encore une fois, le roi Mohammed VI répète à qui veut l’écouter et le comprendre, et non à celui qui veut seulement l’entendre: «Nous attendons de cette commission qu’elle porte à notre connaissance un constat exact de l’état des lieux, aussi douloureux et pénible puisse-t-il être». Encore une fois, le roi s’est adressé à celui qui possède le cerveau, l’ouïe et la vue: «Dieu seul sait que je suis peiné de voir que des citoyens marocains, ne représenteraient-ils que 1% de la population, continuent à vivre dans la précarité et le dénuement matériel». Encore une fois, le souverain annonce avec le plus de clarté possible: «Cette nouvelle étape exige que tous se mobilisent afin que le principe selon lequel «les intérêts de la Nation et des citoyens doivent passer avant tout”, ne soit plus une formule mais qu’il retrouve toute sa substance ». 

Comme le rapporte Al Ahdath dans son édition du 31 juillet, le discours du trône était fort, ferme et franc car le roi ne s’est pas contenté, cette fois, de parler aux responsables et aux citoyens, mais a proposé une alternative. Les Marocains qui en ont assez des mêmes figures qui s’accrochent à leurs fauteuils ont entendu le souverain dire que le Maroc avait un besoin pressant, aujourd'hui, de compétences, de figures et de capacités nouvelles.

Les Marocains comprennent très bien que le destin du Maroc ne doit pas être un otage des altercations politiques insignifiantes de ceux qui sont là depuis les années 80, voire 70, si ce n’est depuis la moitié du siècle dernier. Ce sont ceux-là qui ferment les portes de l’ambition et de la responsabilité aux jeunes du pays. Ce sont eux qui poussent le peuple à croire que les postes sont exclusivement réservés à une seule catégorie de responsables ou à ceux qui ont avec eux un lien de parenté politique, partisan ou transactionnel. Ce sont ceux-là, aussi, qui ont transformé les postes de responsabilité en un moyen d’enrichissement au lieu de les mettre au service des citoyens. Autant dire que c’est ce comportement irresponsable qui a fait que le reste des Marocains n’a pas profité des réformes révolutionnaires qu’a connues le pays depuis vingt ans.

C’est dire quand cette conviction et ce consensus animent aussi bien le roi que le peuple: il est impératif que l’Etat injecte du sang neuf dans les veines de toutes ses institutions. Car on trouvera toujours de vieux briscards qui rechignent à bouger de leurs places et croient ou feignent de croire que le discours royal concerne les autres et pas eux. Autant dire que les responsables qui n’ont pas cessé de répéter qu’ils agissaient dans l’intérêt du pays et non pour des intérêts personnels doivent le démontrer, aujourd'hui, en cédant la place à cette nouvelle génération. Il faut qu’on trouve aujourd'hui cette nouvelle génération qui nous parle du Maroc 2019 avec l’esprit des décennies 2030 et 2050.

Nous ne renions pas notre passé, car il continuera de vivre en nous. Mais le plus important, aujourd’hui, c’est ce futur si pressant qui nous interpelle. Ce futur qui nous interroge sur le Maroc qu’on laissera à nos enfants et à nos petits-enfants. Notre pari, aujourd'hui, c’est le futur; et ceux qui aspirent à rester prisonniers du passé doivent céder la place aux nouvelles compétences. Il n’y aura jamais de rupture avec notre passé, mais notre futur demeure notre priorité absolue. C’est avec ce discours de la vérité que le souverain s’est adressé à son peuple, qui a bien compris le sens de chacun de ses mots.

Par Hassan Benadad
Le 30/07/2019 à 20h01