Discours du Trône: quelles répercussions?

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Revue de presseKiosque360. Le discours du Trône continue de faire la Une de la presse nationale. Certains se posent la question du sort de certains ministres, voire de certains walis et gouverneurs. D’autres reviennent sur la polémique «approche sécuritaire» à Al Hoceima. Tour d’horizon.

Le 01/08/2017 à 06h29

L’écho du discours critique du roi Mohammed VI résonne toujours sur la scène sociopolitique, tant le souverain a mis à nu des dysfonctionnements entravant la bonne marche du royaume.

C’est donc, somme toute, logique que ce discours historique continue de faire la Une de la presse nationale.

Al Akhbar, dans son édition du mardi 1er août, revient sur la partie de l'allocution royale où le souverain a rappelé l’indissociabilité entre responsabilités et reddition des comptes: «Si les responsables rechignent à faire leur devoir et mettent ainsi en péril les affaires de la Nation et des citoyens, Mes responsabilités constitutionnelles me commandent de garantir la sécurité et la stabilité du pays, de sauvegarder les intérêts des gens, leurs droits et leurs libertés», a en effet déclaré le roi Mohammed VI à l'occasion du discours du Trône.

Le quotidien, connu d'ailleurs pour être très critique envers le gouvernement, se pose dès lors la question de savoir si des ministres risquent d’être démis de leurs fonctions et si le gouvernement connaîtra un remaniement. Pour Al Akhbar, il ne fait aucun doute que des responsables, notamment gouvernementaux, sont dans l’expectative après les critiques du souverain. A propos du volet précité du discours royal, le quotidien a demandé son avis à Omar Cherkaoui, expert en droit constitutionnel, qui affirme que les propos du souverain font clairement allusion à l’article 42 de la Constitution qui fait du roi le garant de l’intégrité territoriale, de la continuité de l’Etat et de ses institutions, ainsi que du respect des droits et libertés des citoyens. 

En d’autres termes, le roi peut recourir aux prérogatives que lui accorde la Constitution pour rétablir la situation. Plusieurs scénarios sont ainsi évoqués par le quotidien, à commencer par l’acceptation de la démission de certains responsables gouvernementaux, dont le chef du gouvernement, ou encore la dissolution du Parlement et l’organisation de nouvelles élections législatives.

De son côté, le quotidien Assabah revient sur ce discours en évoquant la réunion annuelle du ministre de l’Intérieur avec les walis et gouverneurs. Le journal, proche des milieux libéraux, croit savoir qu’un passage particulier du discours a interpellé ces responsables. Le souverain a en effet posé cette question: «A quoi servent les institutions en place, la tenue d'élections, la désignation du gouvernement et des ministres, la nomination des walis et des gouverneurs, des ambassadeurs et des consuls, si, visiblement, un fossé sépare toutes ces instances du peuple et de ses préoccupations?».

Selon les sources du journal, une commission constituée par Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, devrait ainsi se pencher sur l’élaboration d’une nouvelle liste de walis et gouverneurs dans l'objectif de donner un nouveau souffle à ce ministère, en constituant notamment une équipe de responsables à même de répondre aux besoins des citoyens.

Par ailleurs, Assabah souligne que plusieurs walis ont été exclus de la liste des invités à cette réunion annuelle. Certains d’entre eux feraient même l’objet de «sanctions» consistant dans la mise à la retraite et la non-reconduction de mandats.

Pour sa part, Akhbar Al Yaoum a préféré se focaliser sur les messages du roi relatifs à la situation à Al Hoceima. Pour le journal, le souverain a clairement apporté son soutien au corps sécuritaire qui a dû gérer la défection des politiques. Akhbar Al Yaoum ne manque pas de souligner que le discours royal est intervenu dans un contexte où des accusations étaient portées contre des responsables sécuritaires pour leur gestion des manifestations.

Le journal est par ailleurs revenu sur la grâce royale accordée à certains prisonniers du «hirak». Il indique que 17 personnes, dont 11 emprisonnées à Al Hoceima, 5 à Nador et une à Casablanca, en ont bénéficié. Parmi elles, Salima Ziani, alias Silya.

Les sources du journal avancent qu’il pourrait bientôt y avoir une deuxième importante vague de graciés.

Par Fayza Senhaji
Le 01/08/2017 à 06h29