Dans le discours prononcé à l’occasion du 68e anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, Mohammed VI a ignoré les accusations farfelues proférées par le régime algérien pour pointer du doigt «des artisans de sape», beaucoup plus sournois. «Le Maroc, au même titre que certains pays du Maghreb arabe, fait face à une agression délibérée et préméditée», affirme le Roi. Et d’ajouter que «quelques pays, notamment des pays européens comptant, paradoxalement, parmi les partenaires traditionnels du Maroc, craignent pour leurs intérêts économiques, leurs marchés et leurs sphères d’influence dans la région maghrébine».
Et le Roi de préciser: «bien plus, plutôt que d’appuyer les efforts du Maroc dans le cadre d’un équilibre souhaité entre les pays de la région, des rapports ont franchi toutes les limites de l’acceptable, allant jusqu’à recommander que soit freinée la dynamique de développement de notre pays, au motif captieux qu’elle crée une dissymétrie entre les Etats maghrébins». Il est très difficile de ne pas voir dans cet extrait une allusion claire à une étude, produite par l'Institut allemand des affaires internationales et de sécurité (Stiftung Wissenschaft und Politik), fondation de droit civil basée à Berlin, qui conseille le parlement allemand, et bénéficie de fonds fédéraux. Ce rapport appelle à reconsidérer l’aide accordée au Royaume qui aurait pris trop d’avance sur ses voisins maghrébins. «L'ascension du Maroc sur le continent pourrait être qualifiée de presque traumatisante pour l'Algérie, dont l'influence s'est considérablement affaiblie», affirme cette étude, qui est l’un des jalons de ce que le Roi a appelé dans son discours «les artisans du travail de sape».
Nombre de ces artisans «ont orchestré une vaste campagne de dénigrement à l’encontre de nos institutions sécuritaires. Ils tentent ainsi de porter un coup à leur niveau de maîtrise élevé et à leur efficacité à préserver la sécurité et la stabilité du Maroc. Ils cherchent par là même à jeter une ombre sur l’effort d’appui et de coordination qu’elles assurent au bénéfice de notre environnement régional et international et ce, de l’aveu même de quelques-uns de ces pays», précise le Souverain.
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L’allusion est claire à l’affaire relative au logiciel espion Pegasus et à la fuite à la carte de 50 000 numéros de smartphones, dont 10 000 ont été attribués par Amnesty International et une organisation, Forbidden stories, créée en 2015 par un marketeur assoiffé d’argent, Laurent Richard. Sans fournir l’ombre d’une preuve, Amnesty International, Fordibben stories et le quotidien Le Monde ont visé la DGST, espérant sans doute avoir la tête de son patron, Abdellatif Hammouchi. Le Roi a opposé une fin de non-recevoir à l’objectif qu’ils se ont assignés.
Mieux: le Roi a affirmé être déterminé «à maintenir résolument le cap, n’en déplaise aux adversaires agacés et aux envieux consumés par la haine vouée à notre pays».
Le changement espéré par les artisans du travail de sape n’aura pas lieu.