Alors que toute la planète saluait et louait le modèle marocain en matière de tolérance, de rencontre de cultures, de cohabitation des civilisations et des religions, notamment à l’occasion de la visite historique du pape François au Maroc, un iman, autorisé par le ministère des Habous et des affaires islamiques à prêcher dans le respect du rite malékite, des valeurs immuables de la nation et des usages marocains, est monté au créneau pour inciter à la haine et à la discrimination religieuse sur Internet.
Selon le quotidien Assabah, qui rapporte cette information dans son édition de ce mardi 2 avril, l’imam en question est un étudiant en troisième année en sciences des études islamiques. Il a posté, sur une page Facebook, un message mettant en garde les parents pour les dissuader de laisser leurs enfants faire le déplacement à Rabat pour accueillir le pape François, dimanche, au stade Moulay Abdellah. Le poste incriminé a mis en état d’alerte les services sécuritaires compétents, précisent les sources du quotidien, faisant savoir que les investigations, menées par la brigade spécialisée dans les crimes électroniques et la cybercriminalité, ont rapidement permis de localiser l’origine du message et son auteur.
Le message provenait d’une zone située dans un quartier populaire à la périphérie de la localité de Témara. Le lendemain, poursuit le quotidien, l’auteur du message a été convoqué à la wilaya de police de Rabat où la brigade compétente lui a signifié qu’il faisait l’objet d’une poursuite sous la supervision du parquet de Rabat pour incitation à la haine et à la discrimination religieuse.Confronté au contenu de la page Facebook incriminée, le jeune imam a déclaré aux enquêteurs qu’il n’était pas l’auteur du message en question et qu’il n’avait fait que le partager d’une autre page sur la Toile. Convoqué à son tour, l’auteur de la page indiquée par le jeune imam a également avoué qu’il avait, lui aussi, partagé le texte objet de l’enquête. Ces données ont été communiquées au procureur du roi près le tribunal de première instance de Rabat, qui a ordonné la mise en liberté provisoire des deux suspects, en attendant les résultats de l’enquête approfondie.