La quantité peut faire peur: 32 millions de kg de fruits et légumes sont jetés aux ordures chaque jour dans les circuits de distribution du pays, conclut un rapport d’une mission parlementaire sur la distribution des produits agricoles.
Ce mercredi 6 décembre, Al Ahdath Al Maghribia révèle quelques-unes des principales conclusions de ce rapport, qui doit être étudié ces prochains jours en séance plénière par les députés de la première Chambre du Parlement.
Parmi les lacunes majeures relevées dans la distribution des produits agricoles, la quantité, qualifiée d’«énorme», en fruits et légumes à être gaspillés dans les marchés de gros, mais aussi dans les marchés hebdomadaires et les marchés locaux.
Ces quantités devraient d’ailleurs faire l’objet de débats parmi les députés lors des discussions des conclusions de ce rapport, révélateur à lui seul de l’ampleur des maux des circuits de distribution de ces produits.
Al Ahdath Al Maghribia rapporte d’autres de ces maux, eux aussi consignés dans ce document émanant du Parlement.
Parmi ceux-ci, des dysfonctionnements dans la gestion des marchés de gros dans tout le Maroc, comme le non-respect de l’application d’une taxation de 7% sur les ventes en gros de fruits et légumes dans les marchés non-structurés, une mesure pourtant stipulée dans les textes législatifs.
Ce rapport parlementaire dénonce aussi l’existence d’un trop grand nombre d’intermédiaires, qui n’apportent pourtant aucune valeur ajoutée au circuit de distribution.
Par ailleurs, concernant les spécificités de la distribution des produits agricoles au Maroc, le rapport des parlementaires en arrive à la conclusion que 70% de ceux-ci sont commercialisés dans le pays même, en dehors d’autres marchés de gros.
A propos d’une question qui fâche, celle des tendances à l’inflation des prix, le rapport émet ce constat qui risque de faire beaucoup de bruit: en 2021, à titre d’exemple, la production de fruits et légumes au Maroc a augmenté de 30%.
Pourtant, cette année-là, comme au cours des suivantes, les consommateurs ont dû subir les effets d’une forte inflation sur ces produits, que bon nombre d’entre eux ont tenté de justifier par une certaine rareté des produits.
Les députés dépêchés par le Parlement sur cette question ont conclu qu’il n’en était rien, l’offre étant en suffisance, et qu’elle ne saurait donc justifier une quelconque hausse des prix.
A ce propos, l’une des pistes évoquées concerne l’augmentation des coûts de production, due à une conjonction de multiples facteurs, à même d’impacter les prix de vente finaux.
Cette mission de parlementaires a aussi été particulièrement critique envers le rôle des collectivités locales, qui devraient améliorer leur mode de gestion et de gouvernance des marchés de gros.
De même, leur rapport critique les spéculations auxquelles se livrent certains intermédiaires, qui profitent d’incapacités d’ordre matériel d’agriculteurs, qui ont des difficultés à se déplacer dans les marchés de gros, afin d’y vendre leurs produits. Leur but, en fait: contrôler ces mêmes marchés.