Les débats houleux qui ont émaillé la dernière session du conseil de la région de Drâa-Tafilalet ont été ponctués par un rebondissement spectaculaire quand Habib Choubani, ex-ministre et dirigeant du PJD, a perdu sa majorité. Une défaite qui survient après la réunion, samedi dernier à Midelt, de 23 conseillers régionaux appartenant à plusieurs partis formant le conseil. Une réunion qui s’est soldée par la constitution d’une nouvelle coalition qui prendra les rênes du conseil jusqu’à la fin du mandat actuel. Cette rencontre a eu lieu après l’annonce par les membres du RNI et du PPS de leur retrait de la coalition de Choubani et leur adhésion à l’opposition.
Selon certaines sources, la nouvelle alliance composée de 23 membres reste ouverte aux autres conseillers et poursuivra la gestion des affaires de la région jusqu’à la fin de la mandature actuelle. Au cours de cette réunion, la nouvelle majorité a pris plusieurs décisions, dont notamment l’élaboration d’un rapport détaillé sur les violations et les dysfonctionnements commis par la majorité sortante. Lequel rapport fera l’objet d’une correspondance qui sera adressée à l’inspection générale du ministère de l’Intérieur. Les nouveaux dirigeants du conseil de la région de Drâa-Tafilalet réclament en outre les copies des rapports des trois dernières années réalisées par l’inspection générale de l’administration territoriale en coordination avec l’inspection du ministère des Finances.
Le quotidien Al Akhbar rapporte dans son édition du samedi 20 juillet que les observateurs craignent que la crise de la région de Guelmim-Oued Noun, qui a précipité la démission de son président, ne contamine la région de Drâa-Tafilalet. Les trois vice-présidents Mustapha El Omari (RNI), Fadel Fadil (PPS) et Omar Zaim (PPS) ont adressé une lettre d’explication au président Habib Choubani. Ils lui réclament de présenter une évaluation de la gestion du conseil durant les trois dernières années, notamment en ce qui concerne les projets réalisés ou en cours de réalisation tout en relatant les problèmes rencontrés dans les projets qui n’ont pas exécutés.
Les trois vice-présidents ont demandé à Choubani de leur fournir la liste des fonctionnaires titulaires et saisonniers ainsi que le montant de leurs salaires et la nature de leurs fonctions. Ils ont en outre exigé la présentation d’un rapport détaillé sur les dépenses des budgets de 2016, 2017 et 2018 auxquels il faut joindre de pièces justificatives. Les trois réfractaires ont demandé à Choubani de respecter les prérogatives des commission permanentes et de ne publier aucun communiqué relatif à la région d’une façon unilatérale. La lettre des opposants dénonce, par ailleurs, le comportement agressif et lunatique de Choubani dans son appréciation et sa gestion des affaires de la région.