Drame d'Essaouira: débat houleux au Parlement

Le contrôle des deniers publics porté devant la Chambre des représentants. 

Le contrôle des deniers publics porté devant la Chambre des représentants.  . DR

Le drame de Sidi Boulaalam était au centre du débat de la séance des questions orales à la Chambre des représentants ce lundi 20 novembre. Les intervenants ont unanimement exigé que les activités de bienfaisance soient dorénavant encadrées par les autorités publiques.

Le 20/11/2017 à 18h54

Le drame du village Sidi Boulaalam dans la province d'Essaouira, où 15 femmes ont trouvé la mort dimanche dans une bousculade, a été au centre d'un débat houleux à la Chambre des représentants. Tous les groupes parlementaires ont unanimement exigé que les activités de bienfaisance soient dorénavant encadrées, notamment celles organisées par des cheikhs ou des ONG religieuses.

Ce débat a été ouvert par Amina Maelainine, présidente de la séance des questions orales de ce lundi 20 novembre. Le PAM, par la voix de son député Aadi Bouarfa, a réclamé la démission du gouvernement en qualifiant le drame de "crime" qui engage la responsabilité de celui-ci. "Il faut distinguer et séparer la bienfaisance et les activités religieuses", a-t-il observé, 

Le représentant du PJD, Driss Azami, a lui estimé que "la politique sociale du gouvernement est remise en question" par ces activités individuelles, réclamant de l'Exécutif qu'il fournisse lui-même "des aides directes aux plus démunis".

"Le gouvernement doit réagir immédiatement pour qu'un tel drame ne se reproduise plus", a affirmé Mustapha Baytas, député du groupe RNI-UC. L'élu du parti de la Colombe a aussi regretté les surenchères politiques nées de ce drame. 

L'Istliqlal, à travers son élu Allal Amraoui, a estimé pour sa part que le drame de dimanche illustre "l'échec des politiques publiques du gouvernement". Il s'agit, selon lui, "d'une sonnette d'alarme. Il faut une répartition équitable des ressources. C'est un droit pour tous" a-t-il dit, alors que Abdelkrim El Ahmadi, député du Mouvement populaire, a qualifié de "véritable honte" la mort de 15 femmes. 

Attendu au virage, le gouvernement a réagi publiquement pour la première fois, via son porte-parole, Mustapha El Khalfi, qui a rappelé le communiqué officiel et salué, comme l'ont fait tous les députés, l'intervention du souverain au sujet du soutien et de l'ouverture d'une enquête pour déterminer les responsabilités.

El Khalfi est resté silencieux sur les leçons à tirer de ce drame, indiquant simplement que "le gouvernement est interpellé pour déterminer les responsabilités des dysfonctionnements" ayant conduit à ce drame. Il a en outre indiqué que cette opération de distribution des aides alimentaires dans la province d'Essaouira est à sa huitième édition. "Le ministère de l'Intérieur communiquera au moment opportun les résultats de l'enquête", a conclu El Khalfi.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 20/11/2017 à 18h54