A l’annonce de l’assassinat des deux touristes scandinaves, certaines voix égarées se sont élevées pour faire l’apologie de cet acte barbare. Certaines sont allées jusqu'à soutenir le terrorisme en essayant de le justifier, voire de le banaliser par une propagande cynique. Les autorités judiciaires ont réagi avec fermeté en donnant leurs instructions au Parquet pour arrêter ces adeptes de la haine et de l’atrocité. Il n’a pas fallu longtemps pour que 14 individus soient mis sous les verrous et interrogés par plusieurs services de la police. Quatre d’entre eux ont été entendus par la BNPJ, six par le BCIJ et quatre par la police judiciaire de Nador, Tétouan et Marrakech.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du jeudi 3 janvier, que le tribunal d'Al Hoceima a condamné l’un des partisans du terrorisme à un an de prison ferme et à une amende de 5.000 dirhams. L’accusé avait publié des propos menaçants à l’encontre du chef du gouvernement, tout en faisant l’éloge des terroristes d’Imlil. Neuf autres suspects sont toujours en garde à vue dans les locaux du BCIJ et de la BNPJ. Mais c’est surtout l’implication dans cette affaire du responsable d’un site électronique, à Mohammedia, qui crée la l'étonnement. Le mis en cause a, en effet, fait la promotion de la vidéo de l’assassinat des deux touristes dans un groupe sur WhatsApp. Il a même exprimé son admiration pour la scène filmée de cette tuerie sanglante et en a tiré des photos pour les partager sur Facebook.
Les services de police avaient arrêté dans la région de Tounfit, deux jours après l’attentat de Chamharouch, un individu qui prétendait être un chercheur. L’homme avait qualifié la décapitation des deux touristes de «Réalisation», tout en souhaitant que «Marrakech soit détruite par une bombe atomique» que les terroristes soient libérés.
Le quotidien Assabah, qui traite du même sujet dans son édition du jeudi 3 janvier, zoome sur les peines de prison qu’encourent les adeptes de l’apologie du terrorisme. Nul n’est censé ignorer la loi, ajoute le journal. Car la détention d’une vidéo, la publication de propos ou de commentaires pour justifier un crime ou en faire l’éloge, sont passibles de poursuites judiciaires. L’article 218 du code pénal punit toute personne qui fait l’apologie d'actes terroristes à 2 à 6 ans de prison ferme et à une amende de 10.000 à 200.000 dirhams. Une sanction qui s’applique à la glorification du terrorisme par des discours, des menaces dans des lieux publics, des publications en vente au public, des affiches et des autocollants exposés au public par les différents médias audiovisuels.
Le journal rapporte, en outre, que le nombre des détenus pourrait augmenter, sachant que les enquêtes sont toujours en cours, la police étant toujours à la recherche d’autres individus suspectés d’avoir partagé la vidéo de l’assassinat et celle montrant les terroristes en train de faire allégeance à leur leader, Abou Bakr Al Baghdadi.