"Nous pensons qu'il est temps de commencer à discuter calmement et raisonnablement du devenir de Sebta et Melilla en tenant compte des intérêts des populations espagnoles et marocaines qui y vivent", a affirmé Driss Lachgar dans une longue lettre adressée à Pedro Sanchez, le leader du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et par ailleurs chef du gouvernement espagnol.
Dans cette missive, dont Le360 a reçu une copie, Driss Lachgar a critiqué la "responsabilité" de l'Espagne dans la crise bilatérale née essentiellement après l'accueil par Madrid sur le territoire espagnol et sans prévenir "son partenaire le Maroc", du chef des séparatistes Brahim Ghali sous un faux nom.
"Les relations entre nos deux pays sont au plus mal suite", notamment à "votre visite en tant que Premier ministre à la ville occupée de Ceuta et le déploiement des unités de l'armée espagnole qui sont une démonstration de force qui vise à la provocation".
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Le numéro 1 du principal parti socialiste marocain dénonce en outre les attaques de la presse espagnole contre le Maroc et le recours du gouvernement espagnol à son passé de puissance coloniale pour justifier ses positions anti-marocaines. Donnant une véritable leçon d'histoire à Madrid, Driss Lachgar estime que "parler aujourd'hui d'une responsabilité historique ou administrative de l'Espagne sur les provinces sahariennes du Maroc ne participe plus que de la nostalgie d'un passé colonial ignominieux et en contradiction avec les valeurs que nous défendons en tant que socio-démocrates".
Et de rappeler s'il est besoin que l'Espagne avait colonisé une partie du Nord et du Sud du Maroc, Sidi Ifni, Tarfaya et le Sahara. Après la récupération de ces provinces par le Maroc, selon lui, "l'Espagne n'a jamais revendiqué sa responsabilité historique envers les populations". "Pourquoi donc, insiste-t-elle encore à réclamer sa tutelle et sa responsabilité concernant la population des provinces sahariennes en particulier", s'est demandé à raison le chef de l'USFP en s'arrêtant longuement sur les raisons de cette attitude.
"Malheureusement, a-t-il dit, le conflit provoqué dans le Sahara marocain n'est qu'un épisode d'une démarche conspirationniste visant à diviser et encercler le Maroc". Chose qui, selon lui, "s'est matérialisée par le soutien financier et médiatique aux séparatistes et la mise en place d'un axe Madrid-Alger dont la dernière collusion fut la falsification de l'identité de votre hôte", Brahim Ghali, a conclu le premier secrétaire de l'USFP.