Le premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachgar, a refusé que l’on désigne son parti comme responsable de la guerre qui accompagne l’adoption du nouveau quotient électoral. D’ailleurs, ajoute-t-il, son parti n’avait pas défendu cet article du code électoral tel qu’il a été dernièrement validé par la cour constitutionnelle.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du vendredi 23 avril, que Lachgar indique que la proposition du quotient électoral calculé sur la base du nombre des électeurs inscrits a été émise par l’un des partis de la majorité et non pas par l’opposition. D’ailleurs, poursuit-il, ce sont les partis de la majorité qui ont convaincu ceux de l’opposition d’opter pour ce choix.
Intervenant lors d’une rencontre organisée par l’institution Fqih Tetouani à Salé, Lachgar a souligné que le mémorandum de l’USFP sur la réforme du système électoral comportait uniquement l’adoption du quotient électoral calculé sur la base des voix valides.
Ce faisant, le patron de l’USFP considère que l’ancienne formule constituait une rente pour certains partis. Ce sont le PJD et le PAM, précise-t-il, qui ont profité de ce système inéquitable qui a beaucoup nui à l’USFP. Un système, souligne Lachgar, qui a créé une polarisation artificielle basée non par sur les voix des citoyens mais sur la distribution des sièges selon la méthode du «plus fort reste» et l’adoption d’un seuil électoral injuste.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte que Lachgar considère l’intransigeance du PJD à vouloir maintenir l’ancienne formule comme un renoncement au consensus qui se produit, normalement, lors de l’adoption d’une loi électorale. Une position, souligne-t-il, qui va à l’encontre de celle de l’USFP qui a adhéré à ce consensus en renonçant à sa proposition initiale sur le quotient électoral. Autant dire que dans la majorité, rien ne va plus et Lachgar n’aura pas besoin de transition, lors de son intervention, pour tirer à boulets rouges sur le chef du gouvernement. Le patron socialiste accuse en effet Saâd-Eddine El Othmani de gérer l’Exécutif sans tenir compte de la ligne définie par la charte de la majorité qui, dit-il, ne s’est pas réunie depuis longtemps.
Pourtant, ajoute-t-il, l’USFP avait souvent dénoncé cette situation et appelé à la réunion de la majorité pour discuter de plusieurs sujets importants mais le chef du gouvernement a toujours fait la sourde oreille. Pis encore, martèle Lachgar, le chef du gouvernement ne s’est pas concerté avec les partis de la majorité sur plusieurs dossiers cruciaux. Autant dire que le seul lien qui relie l’USFP au gouvernement se limite à la présence d’un ministre socialiste, conclut Driss Lachgar.