Avec l’approche de la prochaine rentrée parlementaire, le bras de fer qui oppose le gouvernement et les principales centrales syndicales, sur le projet de loi organisant le droit de grève, remonte à la surface.
Selon le quotidien Al Massae du mardi 24 septembre, les relations entre les deux partenaires risquent de s’envenimer à nouveau, au cas où ce texte, déjà transmis par le gouvernement au Parlement, n’est pas retiré. En effet, et comme l’affirme une source syndicale au journal, «il est impossible d’accepter ce projet de loi dans sa mouture actuelle, car il constitue une entrave à l’exercice du droit de grève, seul moyen d’exprimer le mécontentement et les revendications de la classe des travailleurs et des fonctionnaires».
Al Massae rappelle que l’Union marocaine du travail (UMT) a clairement exprimé sa position vis-à-vis du projet de loi sur la grève, qu’elle dit rejeter dans ses forme et fond actuels, au même titre d’ailleurs que le projet de loi organisant les «syndicats professionnels». Pour la centrale de Miloudi Moukharik, seuls un dialogue direct avec les syndicats et une concertation tripartite (patronat, gouvernement, syndicats) peuvent constituer la bonne méthode de confection de ce projet de loi sur le droit de grève, afin qu’aucune partie ne soit lésée.
Même son de cloche chez la Confédération démocratique du travail (CDT) qui fustige l’unilatéralisme adopté par le gouvernement dans la confection d’une loi, où les premiers concernés auxquels elle est destinée n’ont pas été consultés.In fine, les deux principales centrales syndicales s’accordent à dire que tout projet de loi à caractère social doit obligatoirement faire l’objet d’une concertation, puis d’un accord, entre les différents partenaires sociaux, exactement comme cela a été fait avant l'adoption de l’actuel Code du travail.