Duels au sommet-EP3: Fès-Sud, quatre fauteuils pour cinq stars

1. Allal Amraoui, 2. Fatima Zahra Brassate, 3. Driss Azami Idrissi, 4. Rachid El Fayek, 5. Aziz Lebbar, 6. Fayçal Brakine.
 

1. Allal Amraoui, 2. Fatima Zahra Brassate, 3. Driss Azami Idrissi, 4. Rachid El Fayek, 5. Aziz Lebbar, 6. Fayçal Brakine.   . Photomontage Khalil Essalek-Le360

Les urnes départageront le 8 septembre entre professionnels et novices dans la politique. A Fès–Sud, trois partis partent largement favoris alors que l’adjudication du dernier fauteuil de député risque d’être serrée entre plusieurs formations. Des surprises ne sont pas non plus à exclure. Scan des candidatures.

Le 04/09/2021 à 10h01

Fès–Janoubiya: voilà un exemple de circonscription où le Parti justice et développement (PJD), perdra à coup sûr un siège. Car si depuis 2011, le parti à référentiel islamiste a pris l’habitude d’y rafler deux fauteuils parlementaires, sur les quatre en jeu, il devra, lors de ces législatives du 8 septembre, se contenter d’un seul député pour cette circonscription. Démonstration arithmétique.

Quotient & scoreLors des élections 2016, quelque 75.414 voix valides ont été comptabilisées dans cette circonscription. Driss El Azami El Idrissi en avait raflé près de 41.000, lui permettant de faire élire son second de la liste PJD, Mohammed El Harti.

Cette fois-ci, cela risque d’être plus compliqué, puisque le quotient électoral sera calculé sur la base des inscrits sur les listes électorales. Ces derniers étaient estimés, en 2016, aux alentours de 190.000 (sur la base du taux de participation enregistré de 39%). A cela, il faudra ajouter les nouvelles inscriptions réalisées durant cette législature, et qui ont globalement augmenté à l’échelle nationale.

En partant du principe que le quotient électoral sera d’environ 50.000 voix (200.000 inscrits environ pour 4 sièges en jeu), il y a fort à parier qu’aucun des partis en lice ne pourra atteindre ce seuil, pour prétendre éventuellement à un deuxième siège avec son fort restant. Le classement des partis déterminera donc les quatre gagnants, peu importe la différence entre les scores enregistrés par les uns et les autres.

Et les heureux élus seront…En se référant au classement des dernières législatives, la liste de Driss Azami a de fortes chances d’arriver une nouvelle fois en tête. L’ancien ministre délégué au budget est déjà maire député de la capitale spirituelle, et en tant que chef du groupe parlementaire du PJD, il bénéficie de tout l’appui nécessaire de la machine électorale du PJD.

Deux autres députés sortant de cette circonscription prétendent à un nouveau mandat. Il s’agit de Rachid El Fayek, qui était arrivé deuxième en 2016 avec 11% des voix exprimées. Le président de la commune rurale Oulad Tayeb peut même, cette fois-ci, améliorer encore son score si l’on en juge par la campagne et à la mobilisation de sa formation politique, le Rassemblement national des indépendants (RNI).

Du côté du Parti de l’Istiqlal, Allal Amraoui conserve lui aussi toutes ses chances de rempiler en tant que député de Fès Janoubiya. Celui qui était très proche de Hamid Chabat pourrait néanmoins subir une contre-campagne de son ancien mentor, qui se présente à la mairie de Fès sous une autre bannière politique. D’autant que l’Istiqlal semble en perte de vitesse dans ce qui était un fief historique du parti de Allal El Fassi. Surtout que la concurrence s’avère rude dans la bataille électorale 2021.

Attention challengers!Un des challengers les plus sérieux n’est autre que Aziz Lebbar. Hôtelier réputé de la ville, il est habitué des campagnes électorales qu’il livrait plutôt dans la circonscription nord de Fès. Après deux mandats, il brigue une troisième députation dans cette circonscription, où il a des chances d’arriver en troisième ou quatrième position s’il arrive à conserver, voir à améliorer, le score de 6231 voix remporté par le Parti authenticité et modernité (PAM) en 2016.

A ne pas sous-estimer cependant, les candidats d’autres partis qui pourraient créer la surprise. L’Union socialiste des forces populaires (USFP) pourrait réitérer l’exploit réalisé par Ahmed Reda Chami en 2011, et faire oublier ses déboires lors des dernières législatives. Surtout que le parti de gauche mise sur un visage nouveau, en la personne de Abdelkader El Boussairi.

Enfin, l’ancien bâtonnier Abderrahim Ababou, qui représente la Fédération de Gauche démocratique (FGD) pourrait aussi prétendre jouer des coudes. A condition de faire bien mieux que les 3400 voix mobilisées en 2016. La surprise peut aussi venir du nouveau visage présenté par le Mouvement Populaire (MP, Fayçal Ibrakine, ou encore de la parlementaire sortante du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), Fatima Zahra Brassate qui avait été élue dans le cadre de la liste des jeunes.

Rien n’est donc encore joué, puisque les urnes ne dévoilent leur secret qu’après dépouillement.

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Par Ahmed Echakoury
Le 04/09/2021 à 10h01