Aux termes d’une auto-saisine rendue publique ce mercredi 6 juillet 2022, le Conseil économique, sociale et environnemental (CESE), présidé par Ahmed Reda Chami, a livré un diagnostic peu reluisant du niveau de développement du secteur du sport dans notre pays et proposé une série de recommandations pour en faire une vraie économie.
Au début, il n’a pas surpris en affirmant qu’au Maroc, seul 0,4% de la population, contre 2% en Espagne, pratiquent régulièrement un sport. «Les Marocains n’accordent que deux minutes dans leur temps quotidien au sport. C’est pour vous dire que ce secteur n’a pas encore atteint la limite pour devenir une priorité en dépit de l’existence de talentueux jeunes», a déclaré le président du CESE devant un parterre de spécialistes et de professionnels tels que Saïd Aouita, Hicham el Guerrouj et Aziz Daouda.
Selon l'avis du CESE, les clubs sportifs comptent seulement 350.000 licenciés, sachant que la stratégie mise en place en 2009 au Maroc prévoyait d'atteindre «en 2020 environ un million de licenciés».
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«Pour assurer un début de relance de l’économie du sport, il faut réformer la loi 30-09 sur le sport et la loi sur les sociétés anonymes afin de permettre aux associations, aux fédérations et autres organismes de devenir de véritables entreprises économiques du sport», poursuit la même source.
Il faut aussi, selon Ahmed Reda Chami qui présentait un résumé de l’avis du CESE, «former les compétences et les spécialistes en mesure de sélectionner les talents de demain», à travers les écoles, les lycées, les facultés, les clubs et les terrains de proximité, qui constituent, selon le conseil, une vraie pépinière de talents.
Pour développer cette économie du sport, le Conseil préconise la création d’un statut du professionnel offrant «des avantages sociaux et financiers pour que l’athlète professionnel reste ici».
Il y a lieu également de «réfléchir à donner plus de moyens financiers aux clubs, comme il faut encourager la pratique féminine du sport et éradiquer la violence des stades», a conclu le CESE, avant de citer une synthèse relative à des «opinions» selon laquelle le sport numéro un au Maroc concerne «l’athlétisme, suivi du football et de la natation». Ces opinions ont par ailleurs toutes dénoncé la «manière dont sont gérés les stades de proximité au Maroc».