La Fédération nationale des fonctionnaires de l’enseignement, un des bras syndical du PJD, appelle à une grève dans le secteur de l’éducation, après l’interdiction mercredi dernier d’un rassemblement des enseignants contractuels à Rabat. Ce débrayage aurait lieu les 5 et 6 avril prochains et sera accompagné, selon l’appel du syndicat, d’une série de sit-in devant les Académies régionales de l’éducation dans différentes villes du royaume.
C’est Al Massae qui rapporte l’information dans son édition du vendredi 19 mars, relayant ainsi le contenu d’un communiqué diffusé par la branche syndicale du PJD. Dans celui-ci, elle justifie son appel par le silence qui entoure la réforme du système éducatif qui ne semble plus être une priorité pour l’Exécutif. Or, pour le syndicat, beaucoup d’espoir était mis dans cette réforme pour resserrer les rangs dans le secteur de l’enseignement, quelle que soit la catégorie des fonctionnaires concernés, de les motiver et d’instaurer une certaine équité. Le communiqué dénonce qu’en lieu et place de cela, le gouvernement adopte une approche dissuasive, ce qui est totalement refusé dans le milieu des enseignants.
Selon le quotidien, la représentation syndicale appelle également le ministère de tutelle à instaurer un dialogue responsable et productif au sujet du dossier revendicatif des enseignants, plutôt que de monopoliser la gestion du secteur sans concertation. D’ailleurs, pour la Fédération nationale des fonctionnaires de l’enseignement, il ne fait aucun doute que cette approche du ministère est en partie responsable des tensions actuelles entre les enseignants et le gouvernement.
Comme le rappelle le journal, cette sortie du syndicat intervient au lendemain de la dispersion d’un rassemblement des enseignants contractuels et qui fait actuellement polémique sur les réseaux sociaux. Ce rassemblement faisait suite à un appel lancé par la Coordination nationale des enseignants contractuels qui s’est soldé par quelques arrestations qui, selon Al Massae, ont concerné des personnes ne disposant pas des autorisations de déplacement exceptionnel imposées dans le cadre des mesures de prévention contre la pandémie. C’est en tout cas la justification qui leur a été donnée.
La dispersion de ce rassemblement a également donné lieu à des images de violences présumées contre les enseignants partagées sur les réseaux sociaux. La wilaya de la région Rabat-Salé-Kénitra y a rapidement réagi et annoncé l’ouverture d’une enquête pour déterminer l'identité de la personne visible sur ces photos et vidéos, définir les tenants et aboutissants des faits susmentionnés et établir les responsabilités et les conséquences juridiques qui en découlent.