Le principal groupe d'insurgés islamistes du Sinaï, qui a revendiqué son allégeance à l’État islamique (EI), Ansar Beït al-Maqdess - rebaptisé Province du Sinaï -, a revendiqué sur Twitter une série d'attaques commises, hier, dans la province égyptienne du Nord-Sinaï, rapporte l'AFP. Celles-ci ont fait au moins 27 morts et une soixantaine de blessés, principalement des soldats, selon le bilan communiqué par les autorités médicales et sécuritaires. La principale attaque a eu lieu à Al-Arich, la capitale du Nord-Sinaï, frappant une dizaine de bâtiments de police et de l’armée, ainsi qu’une zone résidentielle. Vingt-cinq personnes ont été tuées, des militaires en majorité.
Une autre attaque a eu lieu dans la même province, à un poste de contrôle de l'armée à Rafah, ville de la bande de Gaza voisine, tuant un militaire. Par ailleurs, un policier a perdu la vie dans l'explosion d'une bombe dans la ville de Suez. Ce bilan est le plus meurtrier pour les forces de sécurité depuis trois mois. Les bureaux du journal gouvernemental "Al Ahram", qui se trouvent juste en face d'une base militaire à Al-Arich, ont également été "complètement détruits", selon la télévision nationale égyptienne et le journal. Ces attaques à la voiture piégée et tirs de roquette sont survenues quelques jours seulement après le quatrième anniversaire du déclenchement du soulèvement qui avait abouti à la chute du président Hosni Moubarak.
L'actuel chef de l'État, Abdel Fattah al-Sissi, a décidé d’écourter sa visite en Éthiopie pour le sommet de l'Union africaine après cette série d’attaques. L’Égypte est confrontée à une insurrection du groupe jihadiste dans la province du Sinaï. Le groupe, qui a prêté allégeance à l'EI, a revendiqué la plupart des attentats spectaculaires ciblant les forces de sécurité depuis que l'armée a destitué le président islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013. Il dit agir en représailles à la sanglante répression qui s'est abattue sur les partisans de l'ex-chef de l'État islamiste et qui a fait plus de 1 400 morts, dans leur grande majorité des manifestants.AFP