C'est un dossier qui risque de faire couler beaucoup d'encre. Assabah précise ainsi, dans son édition du vendredi 21 juillet, que Zineb El Adaoui, gouverneur inspecteur général du ministère de l'Intérieur, a ouvert des enquêtes sur des dossiers oubliés qui remontent à l'époque de son prédécesseur, récemment promu au poste de secrétaire général au sein du même département. L'un des principaux dossiers déterrés est celui de «indemnités fictives» dont profitaient impunément des élus des conseils des régions et des provinces.
Citant des sources proches du dossier, Assabah rapporte qu'El Adaoui a demandé à plusieurs inspecteurs de reporter leurs vacances et les a chargés d'auditer plusieurs conseils régionaux et provinciaux. Ces mêmes sources affirment que les premiers résultats de l'audit font état d'une situation terrifiante. Ainsi, plusieurs élus profiteraient d'indemnités pouvant atteindre 10.000 à 20.000 dirhams par mois en déclarant des missions fictives. Le plus choquant dans cette affaire? Sur la liste des bénéficiaires de ces indemnités figurent des parlementaires, des hommes d'affaires et des notables des régions. Les présidents des conseils régionaux et provinciaux gonflent les indemnités pour acheter le silence et la loyauté de grands élus concernant d'importants dossiers, comme le vote des budgets.
Selon les enquêtes préliminaires, les plus importantes malversations touchent les crédits consacrés à l'hébergement. Plusieurs hauts responsables gagnent des sommes astronomiques, souligne Assabah, en manipulant des factures d'hôtels, de restaurants ou d'organisation d'événements. Zineb El Adaoui, qui concentre ses efforts sur l'enquête relative à Al Hoceima, a promis de transférer le dossier des indemnités fictives à la Justice.