La coopération entre le Maroc et l'Espagne dans le domaine de la lutte anti-terrorriste est excellente. C'est ce qu'a déclaré Abdelhak El Khayam dans un entretien publié vendredi dans le quotidien El Pais.
Grâce à cette collaboration "étroite" et à l’échange permanent d’informations entre les services de sécurité des deux pays, "nous avons pu démanteler récemment des cellules (terroristes) dans le préside de Melilla et le nord du Maroc", a-t-il expliqué à titre d'exemple.
Interrogé au sujet de la stratégie du Maroc en matière de lutte anti-terroriste, M. El Khayam a indiqué que le Maroc a adopté des lois permettant d’arrêter et d’incriminer les personnes qui comptent se rendre dans des foyers de tension pour faire le jihad.
Cette stratégie s’articule aussi, a-t-il poursuivi, sur une réforme du champ religieux et la lutte contre la précarité et la pauvreté, relevant que les services de sécurité marocains œuvrent à ce que leurs bases de données des personnes radicalisées soient toujours à jour.
M. El Khayam a relevé que le terrorisme constitue désormais une menace "globale", soulignant que la radicalisation a progressé de manière alarmante sur Internet.
Aujourd’hui, "il n'est pas besoin d'assister à une réunion pour se radicaliser. Il suffit de se connecter sur Internet", a-t-il dit, rappelant que le jihad est une idéologie fondée sur une pensée historique et fondamentaliste qui a été instrumentalisée.
"Il suffit de diffuser cette idéologie comme le fait désormais Daech. Les jeunes qui se radicalisent sur le web sont automatiquement disposés à faire le jihad, et il ne faut plus voyager en Syrie pour recevoir l’entrainement paramilitaire nécessaire et revenir au pays" d'origine, a alerté le responsable marocain.
M. El Khayam, pour rappel, a pris part jeudi à Madrid à un forum hispano-marocain sur la sécurité et la lutte antiterroriste, organisé par la Fondation de la culture arabe (FUNCA) en collaboration avec le Club international de la presse.