Lahbib El Malki n’y est pas allé avec le dos de la cuillère en parlant du chef du gouvernement: «Benkirane est chef du gouvernement du lundi au jeudi. Le reste de la semaine, il passe dans l’opposition lors des meetings de son parti», a-t-il en effet ironisé. Selon Assabah, qui rapporte les propos d'El Malki dans sa livraison du 19 janvier, le numéro 2 de l’USFP n’a pas manqué d'évoquer le sort de son parti lors de l’Alternance: «l’USFP a payé très cher sa participation au gouvernement de l’Alternance. Son engagement total au service du pays s’est fait au détriment du parti», affirme-t-il.
Mais, en dépit de ses difficultés, le premier parti socialiste du pays n’est pas près de baisser les bras. «L’USFP ne mourra jamais», assure El Malki qui explique la régression du parti, ces dernières années, par la profonde mutation qu’il a connue en passant au gouvernement en 1998, et ce après plus de quarante ans dans l’opposition. Un passage qui ne s’est pas fait sans dégâts.
Le président de la Commission administrative de l'USFP reconnaît, cependant, que son parti n’a pas réussi à intégrer en son sein les élites du pays. Au contraire, l’USFP s’est mis à dos les forces vives du Maroc qui ont considéré que le parti s'était détourné de son identité socialiste. De plus, une bonne partie de sa base a fini par lui tourner le dos suite aux décisions impopulaires du gouvernement.
Par ailleurs, El Malki, président du Centre marocain de conjoncture (CMC), a également critiqué la politique du gouvernement de Benkirane. Pour lui, la suppression des subventions des produits de base, la libéralisation des prix des hydrocarbures ou encore le relèvement de l’âge de la retraite ne peuvent être considérés comme des réformes. Ce genre de mesures vise tout simplement à maintenir les équilibres macro-économiques.
