Les sorties médiatiques notamment sur les réseaux sociaux et via certains canaux du parti de justice et de développement (PJD) de l’ancien chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, ciblant son successeur, Saâd-Eddine El Othmani et sa majorité gouvernementale, se poursuivent et se multiplient sans connaitre de trêve. Elles prennent des dimensions différentes selon les conjonctures, avant de s’accentuer dernièrement.
Face à cette artillerie discursive de Benkirane et son discours diabolisant des dirigeants de la majorité, son successeur tente tant bien que mal de tempérer dans certains cas et de répliquer énergiquement dans d’autres. C’est d’ailleurs ce qu’il a fait dernièrement en faisant savoir sur un ton vigoureux que les affaires du gouvernement ne concerne pas Benkirane, rapporte le quotidien Assabah dans son édition de ce mardi 16 avril.
Cette réaction ferme d’El Othmani était une réplique aux agissements de son prédécesseur qui ne cessait de le mettre dans l’embarras. Dans ce sillage, les sources du quotidien rappellent l’embarras provoqué pour El Othmani quand des partisans de Benkirane lui avaient demandé de limoger Rachid Talbi Alami, leader du RNI, chargé du département de la Jeunesse et des sports, qui avait accusé le PJD de comploter contre les institutions de l’Etat.
Face à la pression du clan de son prédécesseur, poursuit le quotidien, El Othmani a répliqué par le fait que le PJD avait rendu public un communiqué officiel explicitant la position de ses instances dirigeantes, soulignant que le leader du RNI s’était exprimé par son statut partisan et non pas gouvernemental, ajoutant que des leaders du PJD critiquent également leurs alliés de la majorité dans le cadre de différends politiques.
Et en guise de réponse claire et directe aux propos de son prédécesseur suite à ses dernières sorties, le chef du gouvernement a martelé énergiquement que «les instances du parti et le gouvernement ne le regardent pas». Et il ne peut pas faire tomber le gouvernement, a-t-il asséné.
A ce propos, il a tenu à préciser que son gouvernement reste solide par rapport au précédent qui a facilement vacillé après le retrait du parti de l’Istiqlal, a-t-il encore ajouté. «Personne ne peut interférer dans mon travail, tant que le Roi est satisfait du gouvernement et des résultats réalisés sur le terrain et tant que les membres du parti (PJD) me soutiennent», a fait savoir El Othmani.
Toutefois, il a reconnu que des tiraillements ponctuent parfois la majorité gouvernementale, mais ils sont gérés sans dégâts, contrairement à l’Exécutif précédent. A propos du projet de loi-cadre sur l’enseignement qui constitue le point de discorde, le chef du gouvernement a précisé qu’il sera examiné et validé par consensus.