Le chef de gouvernement a incité les membres de son équipe, jeudi dernier, à se serrer la ceinture et à réduire le train de vie de leurs départements respectifs. Chaque ministre est ainsi appelé à revoir à la baisse les dépenses de fonctionnement de son ministère, son administration centrale, ses services extérieurs, ainsi que celles des établissements dont il assure la tutelle, rapporte le quotidien Assabah dans sa livraison du week-end des 21 et 22 juillet.
Selon des sources citées par le journal, le chef de gouvernement vise, par cette initiative, à faire face aux contraintes et difficultés financières qui planent déjà sur l’année prochaine. Cet appel fait, en effet, suite à un exposé présenté par le ministre des Finances sur l’exécution de la loi de Finances 2018 et les préparatifs du projet de loi de Finances 2019.
Les coupes budgétaires devraient porter, indique Assabah, sur le mobilier, les fournitures de bureau et autre matériel dont l’acquisition date de moins d’une année et s'est faite après l’investiture du gouvernement. Dans cette même logique, la ligne budgétaire consacrée au carburant devrait également connaître une réduction sensible. Les ministres sont, ainsi, appelés à rationaliser l’utilisation des voitures de fonction au sein de leurs départements et leurs différentes dépendances.
Les membres du gouvernement sont, de même, incités à lever le pied pour ce qui est des dépenses de voyage, de déplacement, de logement et de restauration. Une limitation au recours aux études techniques est également annoncé, pour mettre fin à cette manie de commander plusieurs études pour un même projet. Les membres du gouvernement sont aussi priés de ne pas gaspiller le papier servant, entre autres, à l'impression de leurs rapports. Ce poste budgétaire à lui seul, précise Assabah, consomme plusieurs dizaines de millions de dirhams par an qui pourraient être économisés par l'utilisation des services électroniques.
Plus grave encore, poursuit le quotidien, les ministres, du moins la plupart d’entre eux, ont déjà consommé leur budget pour l’année en cours à hauteur de 80%. Il ne reste donc pratiquement rien à reporter sur l’année prochaine. Les marges de financement du budget de 2019 s’en trouvent, par conséquent, très réduites. Et ce alors que le gouvernement ne peut plus compter sur les dons accordés par les pays du Golfe et que le niveau des investissements extérieurs risque de baisser davantage, quand le prix du pétrole est appelé à connaître une hausse notoire. Le gouvernement table d’ailleurs sur un baril à 68 dollars pour 2019, alors qu’il a élaboré le budget de l’année en cours en s'appuyant sur un plafond de 60 dollars.