La prise de bec entre Saâd-Eddine El Othmani et des députés du PAM, lors de la séance parlementaire mensuelle portant sur la politique du gouvernement, n’est pas passée inaperçue. Le Chef du gouvernement s’est attiré les foudres des PAMistes lorsqu’il a évoqué le plan d’urgence de l’enseignement pour lequel plusieurs dizaines de milliards de dirhams ont été dépensées sans résultats probants.
Dans son édition du mercredi 29 novembre, Al Massae rapporte qu’un échange houleux a eu lieu entre le chef de l’Exécutif et les députés du PAM, lorsque Saâd-Eddine El Othmani a fait allusion à la responsabilité d’Ahmed Akhchichine dans l’échec de ce programme ayant coûté plus de 32 milliards de dirhams. «Je me demande où sont partis les 32 milliards», a en effet répondu Saâd-Eddine El Othmani aux députés du parti du Tracteur qui critiquaient le faible intérêt que le gouvernement accorde aux secteurs sociaux, dont celui de l’éducation.
Comme l’explique le quotidien, cette réponse faisait clairement référence à la responsabilité d’Ahmed Akhchichine qui avait lancé le programme à l’époque et qui est aujourd’hui un des leaders du PAM. La réaction du chef du groupe parlementaire du Tracteur, Mohamed Chrourou, ne s’est pas fait attendre. Il a demandé au président de la séance un point d’ordre puis rappelé que ce n’était pas au Chef du gouvernement de poser des questions, mais aux députés. Si un ancien ministre est responsable de défaillances, il faut enclencher la procédure de reddition des comptes, a-t-il ajouté.
Al Akhbar qui consacre également sa Une du jour à ce clash précise que la somme dépensée dans ce projet est en réalité de 42 milliards de dirhams, comme a tenu à le souligner le chef du groupe parlementaire du PJD, Driss El Azami El Idrissi, corrigeant le montant annoncé par Saâd-Eddine El Othmani.
Le quotidien souligne que le Chef du gouvernement s’en est également pris à ceux qui retardent l’adoption des textes de loi à portée sociale, insistant sur la volonté de son équipe de réformer ce qu’il y a à réformer, dont la caisse de compensation, mais tout en faisant en sorte que le pouvoir d’achat des citoyens ne soit pas touché.
De son côté, Assabah explique dans son édition du mercredi 29 novembre que le Parlement s’est transformé en ring le temps de cette séance. D’après les faits rapportés par le quotidien, avant l’histoire des 42 milliards de dirhams, les députés de l’opposition se sont montrés particulièrement virulents envers Saâd-Eddine El Othmani, répétant que son gouvernement était voué à l’échec et accusant l’Exécutif de consacrer des milliards de dirhams à des réformes qui ne réussissent jamais.
D'où le fait qu’El Othmani soit sorti de ses gonds et ait rappelé qui était le ministre responsable des milliards gaspillés dans le plan d’urgence de l’enseignement.