Et si les différentes élections prévues le 8 septembre prochain étaient reportées ? Cette question se pose avec insistance au lendemain du communiqué du gouvernement annonçant de nouvelles mesures restrictives à partir du 3 août, notamment un couvre-feu de 21h à 5h du matin et une interdiction de déplacements de et vers Casablanca, Marrakech et Agadir. Cette éventualité de report des élections, le Chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani ne l’a pas exclue, compte tenu de la situation épidémiologique au Royaume.
Invité ce mardi 3 août au forum de la MAP en tant que secrétaire général du parti de la Justice et du développement (PJD), Saâd-Eddine El Othmani a assuré que le report des élections communales et législatives, prévues le 8 septembre prochain, n’a pas été débattu au sein du gouvernement. Pour autant, le patron de l’Exécutif estime qu’un report des scrutins est possible théoriquement. Son intervention coïncide en effet avec l’entrée en vigueur de nouvelles mesures restrictives annoncées par le gouvernement la veille, précise le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans sa livraison du 4 août.
Lors de cette rencontre tenue sous le thème “Les élections de 2021 : l’heure du bilan a-t-elle sonné pour le PJD ?”, celui qui préside aux destinées du parti de la lampe est revenu sur le discours royal prononcé le 31 juillet dernier à l’occasion de la fête du Trône, qu’il qualifie d’historique, compte tenu des messages adressés aussi bien au peuple marocain qu'à l’Algérie voisine. Selon Saâd Eddine El Othmani, ce discours royal intervient au moment où le Royaume affronte des attaques étrangères violentes qui ciblent sa stabilité et sa sécurité.
Face aux journalistes, le secrétaire général du PJD a réitéré le refus de son parti du nouveau quotient électoral calculé sur la base des inscrits sur les listes électorales au lien des voix valides, ainsi que l’annulation du seuil électoral. D’après El Othmani, le but de la nouvelle méthode de calcul du quotient électoral est de plafonner les résultats du PJD et réduire le nombre de sièges que le parti pourrait obtenir au scrutin législatif. “Cette décision et anti-démocratique et porte atteinte à la démocratie marocaine”, fustige-t-il.
Idem pour la suppression du seuil électoral qui constitue, selon le Chef du gouvernement sortant, “un problème dangereux qui entraînera une balkanisation inédite dans la composition des conseils élus au niveau local, ce qui portera atteinte à la démocratie et le développement local”. Lors du forum de la MAP, El Othmani a également appelé à rétablir la confiance en l’action politique et en les partis politiques afin de renforcer l’adhésion à l’opération électorale.