Particulièrement discret depuis le début des négociations pour la formation du gouvernement, El Othmani décide enfin de parler. Ses premières déclarations sont adressées aux militants de son parti, particulièrement ceux qui l’ont sévèrement, et souvent gratuitement, critiqué depuis sa désignation pour former le gouvernement.
Ainsi, écrit le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition des 15 et 16 avril, l’une de ses premières affirmations-chocs est que «toutes les grandes décisions relatives à la formation du gouvernement ont été prises par le secrétariat général du PJD».
En d’autres termes, c’est l’organe exécutif du parti qui a pris la décision de la participation de l’USFP à la majorité gouvernementale. Bien sûr, il y a d’autres décisions prises au niveau du chef du gouvernement auxquelles le secrétariat général n’a pas été associé. De même, reconnaît le chef du gouvernement cité par le journal, «il se peut que nous ayons eu une appréciation erronée de certaines données, mais nous ne l’avons pas fait délibérément», a-t-il expliqué récemment devant un parterre de parlementaires de son parti à Rabat.
En outre, coupant court aux reproches, pour ne pas dire accusations, qui lui ont été faits et selon lesquels il aurait mal négocié la position de son parti au gouvernement, il affirme qu’en plus de diriger le gouvernement, le PJD a pu obtenir des secteurs qu’il ne gérait pas auparavant. Ce qui n’était pas facile. «C’est même une victoire pour le parti», soutient-il.
Pour tous ses détracteurs au sein du PJD, affirme le journal, El Othmani a fait savoir que c’est lui le chef du gouvernement et que c’est à lui que revient de prendre les décisions au sein de l’Exécutif. De même, affirme-t-il, « je ne renoncerai pas à mes prérogatives constitutionnelles et je continuerai sur la voie des réformes initiées par Benkirane». Le chef du gouvernement affirme en ce sens que contrairement à ce qui a été diffusé, aucun parti membre de la majorité n’a évoqué la possibilité de revenir sur la réforme de la Caisse de la compensation.
Par ailleurs, ajoute le quotidien, El Othmani ne se montre nullement affecté par l’ampleur des critiques dont il est la cible, surtout de la part de ses «frères». A ces derniers, il annonce que «le PJD n’est pas un parti stalinien» où tout le monde doit s’en tenir à une seule vision, une seule idée et une seule opinion. Il attire, néanmoins, l’attention de ses détracteurs affirmant qu’ils peuvent exprimer librement leurs avis tant qu’ils se conforment aux règles de l’éthique et qu’ils évitent les propos blessants et insultants.