Saâd-Eddine El Othmani se débarrasse peu à peu des pro-Benkirane au sein de l’Administration et des ministères. Selon Assabah, dans son édition de ce mardi 17 avril, le chef du gouvernement a limogé pas moins de 129 hauts responsables lors des 50 conseils de l’Exécutif tenus en une année d’exercice.
La publication écrit que les responsables limogés sont pour la plupart des proches de l’ancien SG du PJD qui aurait fait part de son mécontentement. C’est ainsi qu’il aurait contacté dernièrement la ministre Bassima Hakkaoui pour protester contre le limogeage de Abdelmounaïm Madani de la direction générale de l’Entraide nationale. Abdelilah Benkirane aurait même demandé à ce que son ami et élu de Rabat soit reconduit dans ses fonctions pour un nouveau mandat, sachant que Bassima Hakkaoui a lancé un appel à candidature pour le remplacer.
Les mêmes protestations auraient été formulées par Benkirane auprès de Lahcen Daoudi, ministre des Affaires générales et de la gouvernance, qui a mis fin au mandat de Salima Bennani à la tête de la Caisse de compensation et l’a remplacée par Chafik Belghiti. Pour Benkirane et ses proches, Salima Bennani aurait du être maintenue dans ses fonctions au regard de son bilan à la tête de ladite caisse.
Mais la sourde bataille entre les deux hommes ne se déroule pas que sur le terrain des nominations aux hautes responsabilités. El Othmani semble avoir trouvé une autre arme en mettant en avant le bilan d’une année d’exercice de son équipe. Il attaque ainsi sur le volet de l’emploi en faisant valoir les 55.000 postes créés en une année et le plan qui vise à en créer 1.2 million d’ici 2021.
Sur le plan législatif, El Othmani affirme que son gouvernement, en l’espace d’une année, a fait adopter 240 projets de loi dont deux Dahirs et 59 conventions et accords à l’international.
Al Akhbar revient à son tour sur la passe d’armes entre El Othmani et Benkirane. La publication écrit que l’ex-SG du PJD était intervenu auprès de Bassima Hakkaoui pour maintenir Abdelmounaïm Madani à la tête de l’Entraide nationale. Sauf que cette demande semble irréalisable, selon le journal. Car même l’UNTM (Union nationale du travail au Maroc, pro-PJD) se dresse contre l’ex-directeur. Les syndicalistes auraient même adressé une lettre à El Othmani pour rappeler les agissements de Madani à la tête de cette institution.