El Ouardi pointe du doigt les délégués et les médecins absentéistes

DR MAP

Revue de presseKiosque360. Beaucoup de femmes meurent ou perdent leur bébé devant la porte d’un hôpital ou dans les couloirs de ce dernier. Une situation qui irrite le ministre de tutelle qui n’a pas mâché ses mots face aux délégués provinciaux et préfectoraux.

Le 21/12/2014 à 23h15

«C’est une honte que de coller à ce ministère et à ses responsables les plus viles expressions d’indolence, d’irresponsabilité et de mauvaises intentions, malgré tous les programmes dédiés à la mère et à l’enfant…». C’est en ces termes que s’est adressé El Houcine El Ouardi, ministre de la Santé, aux directeurs de santé régionaux et aux délégués des provinces et des préfectures après les derniers scandales de décès de mères et de nouveau-nés aux portes et dans les couloirs des établissements de santé. Al Massae rapporte sur sa Une, dans son édition du 22 décembre, que le ministre était en colère lors d’une journée d’étude, jeudi dernier.

Le franc-parler d’un ministreEl Ouardi a exhorté les responsables à agir avec diligence et sagesse pour les accouchements, sachant que ces femmes parcourent parfois de longues distances pour venir mettre leur enfant au monde. Le ministre a aussi déploré l’absentéisme des médecins, absentéisme qu’il a qualifié de grand problème qu’on ne peut passer sous silence. Il a ainsi accusé l’absence des médecins d’être à l’origine de la détérioration des prestations médicales dans les établissements publics. Akhbar Al Yaoum a aussi abordé ce sujet, mais sous l’angle des répercussions de l’absentéisme des médecins. Le quotidien indique en effet que «les absences des médecins ont causé la mort de mères et d’enfants».

Une réalité dérangeanteLe ministre a déploré le fait que, malgré les efforts consentis par l’Etat, de pareils incidents annulent les résultats accomplis aux yeux du citoyen. «Quelle que soit la nature des efforts déployés, ils restent inefficaces au regard de ce qui est publié dans la presse», a-t-il affirmé. Du coup, il menace de sévir en demandant des comptes aux médecins qui ne respectent pas le serment d’Hippocrate et leurs horaires. Le journal a qualifié de «pas audacieux» la reconnaissance par le ministère que les décisions prises au niveau central n’ont pas permis de rehausser le rendement de la Santé publique.El Ouardi a toutefois tenu à relever les avancées réalisées par son département au cours des trois dernières années, que ce soit en matière d’offre de santé, de proximité, de formation, d’encadrement et d’accès aux médicaments.Loin de se lancer des fleurs pour les progrès réalisés par le département de la Santé sous sa supervision, El Houcine El Ouardi est l’un des rares ministres à être sur plusieurs fronts et à bousculer plusieurs citadelles bien enracinées dans le sol de l’administration. Certains de ses collègues devraient en prendre de la graine!

Par Amine Haddadi
Le 21/12/2014 à 23h15