Que cache la non-publication des données détaillées des résultats définitifs des dernières élections communales et régionales ayant eu lieu le 4 septembre 2015? C’est la question qui alimente aujourd’hui la polémique sur la scène politique nationale.En effet, le Chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, n’a pas caché sa colère contre son ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad, à qui il avait demandé, à plusieurs reprises, de rendre publiques toutes les données détaillées relatives aux dernières échéances électorales.
Selon le quotidien Assabah, qui rapporte l’information dans son édition de ce vendredi 25 mars, «le Chef de gouvernement voulait mettre un terme aux déclarations contradictoires de certains secrétaires généraux de partis politiques qui revendiquaient la victoire en termes de sièges obtenus ou de voix recueillies à l’échelle nationale».
De même, fait remarquer le quotidien, la non-publication de ces résultats détaillés constitue une première dans les annales des élections au Maroc. Ce qui pousse à croire qu’il y aurait une intention de ne pas communiquer aux secrétaires généraux des partis politiques et aux électeurs ces données relatives à l’élection de 31.000 élus.
Les sources du quotidien ajoutent que certaines parties craignent l’exploitation de ces données pour prédire les résultats des prochaines échéances législatives.Mais, poursuit le quotidien, en l’absence de ces données détaillées, chaque parti tend à revendiquer la victoire. Ainsi, le secrétaire général du Parti Justice et développement (PJD) a déclaré que son parti était arrivé en tête dans les grandes et moyennes villes, affirmant que toutes les franges de la société avaient voté en sa faveur.Chose que réfutent Ilyass El Omari et Driss Lachgar, secrétaires généraux du Parti Authenticité et modernité (PAM) et de l’Union socialiste des forces populaires (USFP). En effet, les leaders du Tracteur et de la Rose ont déclaré que le PJD n’avait recueilli assez de voix que dans les zones périphériques des grandes villes et les quartiers populaires où sévissent la misère, l’exclusion et l’ignorance.
De son côté, Hamid Chabat, secrétaire général du Parti de l’Istiqlal (PI), considère que sa formation politique a gagné la bataille électorale et accuse le ministère de l’Intérieur d’avoir fermé les yeux sur ce qui s’est passé dans le Nord, où des pressions ont été exercées sur certains candidats favoris pour rallier le parti du Tracteur.