A Casablanca, le clan anti-Benkirane, composé notamment de leaders régionaux, a saisi l’occasion de ce processus électoral 2021 pour prendre sa revanche sur l’ancien secrétaire général du PJD. Ce dernier, qui gérait d’une main de fer le fichier des accréditations aux différentes échéances électorales, écartait souvent ces leaders du parti au niveau de la région de Casablanca-Settat. Et c’est lors d’une nuit agitée, qui s'est prolongée jusqu’à une heure tardive, qu’a été scellé le sort des pro-Benkirane, surtout les anciens caciques de la région, fait remarquer le quotidien Assabah dans son édition du mardi 10 août.
La liste des candidatures ainsi formulée a été validée par le secrétariat général du Parti de la justice et du développement (PJD). De ce fait, plusieurs élus et députés du parti qui étaient durant des années à Casablanca se sont retrouvés hors course. Ainsi, le président sortant de l’arrondissement de Aîn Chock et député, Abdelmalek Lakhili, a été exclu de toutes les listes. De même, le député sortant et membre du Parlement africain, Noureddine Karbal, n’a pas été retenu, ni pour se présenter aux élections législatives, ni aux élections locales à Roches Noires. «Il a découvert son nom sur la liste de la région de Hay Mohammedi-Aîn Sebaâ», indiquent les sources du quotidien.
Dans la circonscription de Hay Hassani, la victime de ce putsch nocturne contre le clan de Benkirane est le président sortant du conseil de l’arrondissement et député, Ahmed Joudar, qui a été écarté localement et à l’échelle des législatives. La liste de la Lampe, dans cette circonscription, sera conduite au niveau local par Abderrahim Mesnaoui et à l’échelle du Parlement par Hakim Reda Bennani. A Mophammedia, le même sort a été réservé à la présidente de la Commune, Imane Saber, proche de Benkirane. Ce qui l’a poussée à claquer la porte du parti.
Dans l’arrondissement de Ben M’sik, le député sortant Abdelmajid Joubij ne va rempiler ni au Parlement ni à la commune. Le président de l’arrondissement de Moulay Rchid, Mustapha Lyaha, a quant à lui été maintenu au niveau local, tout en étant éliminé sur la liste des législatives après trois mandats successifs, pour céder sa place à Mohcine El Ouafidi. Les vents du changement ou de la revanche n’ont pas épargné le maire sortant de la ville, Abdelaziz El Omari, qui a été affecté à l’arrondissement de Aîn Chock au lieu de Hay Mohammedi Ain Sebaâ, où il a été élu en 2015/2016.