Pour son retour sur la scène politique, Hamid Chabat ne lésine pas sur les moyens. A quelques mois des élections, il multiplie les sorties médiatiques, les apparitions sur les réseaux sociaux et les meetings virtuels sur sa page Facebook. Il lance des critiques à la fois envers le gouvernement, présidé par le PJD, et le conseil de la ville de Fès, dirigé par ce même parti, écrit le quotidien Al Massae dans son édition du jeudi 15 avril. En un mot, Hamid Chabat est déjà en campagne électorale.
Au risque de gêner la direction de son parti, l’ancien patron de l’Istiqlal tire à boulets rouges dans tous les sens et sur tout le monde. Il bombarde à la fois ses adversaires politiques et les gestionnaires des affaires publiques aussi bien au niveau local, que national. Hamid Chabat a ainsi publiquement estime ainsi que le bilan de l’action du PJD à la tête du conseil de la ville de Fès était nul et a même laissé entendre que le parti islamiste se serait lui-même fait piéger en prenant en charge la gestion des affaires de la ville.
Ciblant le gouvernement, l’ancien maire de Fès l'a considéré comme «absent», disloqué, et a dit que ses actions n'avaient aucune incidence sur le vécu des citoyens. Faisant référence au dernier passage du chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, devant les deux Chambres du Parlement pour évoquer de la situation épidémiologique dans le Royaume, Chabat a estimé qu'El Othmani a déçu tout le monde. Alors qu’on s’attendait à des annonces concrètes qui pourraient soulager le quotidien des citoyens, le chef de l’Exécutif n’a rien apporté de nouveau, a-t-il affirmé.
Selon l’ancien secrétaire général de l’Istiqlal, le montant des indemnités liées au Covid-19 versées par le gouvernement aux personnes affectées par les effets de la crise restent insuffisants. Le gouvernement devrait, d’après Hamid Chabat, le revoir à la hausse et verser ces indemnités à tous les secteurs sinistrés, sans faire aucune différence entre ceux-ci. Dans sa campagne électorale avant l’heure, poursuit le quotidien, Hamid Chabat s’en est également pris à l’Administration qui, d’après lui, ne se soucie aucunement des attentes et des besoins des citoyens.
Depuis son retour de son exil volontaire en Europe, qui aura duré deux années, rappelle Al Massae, Hamid Chabat a entamé une véritable opération de charme et de relations publiques, se préparant ainsi aux prochaines élections locales et législatives. L'ancien maire de Fès a ainsi multiplié les rencontres directes avec les citoyens dans les quartiers populaires de sa ville, principalement dans son fief électoral. Mais pour l’heure, on ne sait pas encore s’il va se contenter de briguer le poste de président du conseil de la ville, ou s'il va postuler pour un mandat parlementaire.