Des conflits internes éclatent à nouveau dans les rangs du PJD au Nord du pays. Coulisses, guerre des accréditations, les fameuses «tazkiyates» nécessaires pour entrer aux élections, et une vieille guerre des clans entre les partisans du membre fondateur, Lamine Boukhoubza, et ceux du maire de Tétouan, Mohamed Id Aomar, divisent encore une fois les frères dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, écrit le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 29 octobre.
Ainsi, rapporte le quotidien, les partisans du premier sont actuellement en train de former un front d'opposition pour barrer la route au très controversé maire de la ville blanche, également dirigeant du parti, pour l’empêcher de se porter candidat aux prochaines élections. L'idée étant de faire tout le possible pour le priver de l'accréditation du parti. Pour ce faire, les membres de ce clan entendent mener une campagne contre lui, lui demandant d’abord des comptes quant à sa gestion des affaires de la ville durant les deux derniers mandats. L'objectif est ainsi de l'affaiblir et de lui ôter le soutien de la direction du parti.
Pour ce faire, ses détracteurs ne comptent ménager aucun effort. Ils menacent de déterrer de vieux dossiers, ceux relatifs notamment aux coulisses de la constitution de la majorité à la tête de laquelle il dirige la ville et, s'il le faut, ceux de ses démêlés avec la justice. D'après le quotidien, plusieurs conseillers locaux ont déjà retiré leur soutien au président du Conseil de la ville. D'autres encore planchent actuellement sur une refonte totale des listes des accréditations. Il faut dire, note Assabah, que les défaites successives du PJD lors des dernières élections partielles dans la région de Tétouan ont sérieusement entamé non seulement la popularité d’Id Aomar, mais également la solidité et la cohésion des rangs du parti dans cette région. D’autant que le clan qui appuie ce dernier n’a pu résister que grâce au soutien inconditionnel de l’ancien secrétaire général, Abdelilah Benkirane.
En plus de la dispersion de ses rangs, le PJD connaît également une situation d'attentisme et d'immobilisme dans toutes les villes de la région. Ses activités sont devenues rares, voire inexistantes alors que ses élus locaux multiplient des erreurs de gestion. Le parti a d'ailleurs perdu l'une de ces communes. Il s’agit de la ville de Fnideq dont la gestion est désormais entre les mains du RNI et ses alliés, précise Assabah. Et pour ne rien arranger, le parti islamiste n’attire plus de monde. Les adhésions ont nettement reculé et personne ne frappe plus à sa porte. D'ailleurs, son discours, complètement à l’opposé des actes de ses dirigeants, ne convainc plus personne.