Le patron du PJD, Saad-Eddine El Othmani, est sorti de son silence pour évoquer, indirectement, les démissions successives de plusieurs membres influents du parti à l'approche des élections. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du jeudi 19 août, que ces défections surviennent après les luttes intestines qui ont éclaté sur le choix des candidats dans plusieurs circonscriptions. Lors de la réunion de direction du parti, cette semaine, El Othmani a essayé de minimiser ces dissidences en soulignant que la direction déploie tous les efforts pour garder ses membres. Sans les citer nommément, le chef du PJD faisait à allusion au départ collectif des militants de la région de Marrakech-Safi parmi lesquels se trouvent des présidents de communes et des secrétaires provinciaux du parti.
Cette rébellion, pourtant rarissime dans ce parti, ne semble pas affecter, outre mesure, El Othmani qui, dans un autre temps, n’aurait pas prononcé cette phrase: «l’adhésion au parti est libre, en sortir est un acte volontaire tout comme le départ vers un autre parti qui demeure une décision souveraine». Ce qui ne l’a pas empêché de dégager sa responsabilité et de s’abriter derrière la commission d’accréditation des candidats qui, dit-il, a fait ses choix selon des critères démocratiques tout en ouvrant la voix à de nouvelles compétences. Il est vrai, reconnait El Othmani, "que des divergences puissent surgir sur certains candidats mais, cela n’a rien d’exceptionel".
Al Ahdath Al Maghribia rapporte égalemeng que le chef du PJD a salué, sans les citer, les décisions d’Abdelilah Benkirane et Abdelaziz Aftati de ne pas se présenter aux prochaines élections. Ces dirigeants, poursuit-il, ont fait montre d’un esprit de militantisme sans faille que l’on ne trouve que dans le PJD en décidant de s’engager dans la campagne électorale pour soutenir leurs collègues. Un optimisme, feint ou réel, qui n’estompe aucunement les tensions que connaît le parti après une vague de démissions sans précédent provoquées par les listes de candidatures annoncées par l’instance d’accréditation du parti.
La désertion la plus importante demeure celle des militants de la région de Marrakech-Safi où plus de 45 dirigeants ont démissionné du parti. Un fait inédit au sein du PJD d’autant que la plupart d’entre eux sont des présidents de communes, des conseillers et des militants affiliés à l’aile syndicale du parti en l’occurrence l’UNTM. Selon des sources proches du parti dans cette région, c’est l’exclusion du président de la commune de Safi, Abdeljalil Al Badaoui, de la liste des candidats aux élections qui fut à l’origine de ce départ collectif.