Cela ne rate jamais. Des personnalités du monde de l’art et du sport qui tentent de briguer un mandat électif, à la veille des élections, arrivent toujours à attirer l’attention. Mais de là à gagner un siège, c’est une autre affaire. C’est encore le cas aujourd’hui, à quelques jours du scrutin du 8 septembre. Le quotidien Al Akhbar, qui consacre un mini-dossier à ce sujet dans son édition du 20 au 22 août, cite quelques exemples, et non des moindres. Ce sont des célébrités issues de différents milieux qui tentent pour la première fois une expérience électorale.
Entre autres cas cités par le quotidien, celui de la comédienne Fatima Khaïr. L’actrice, qui s’est spécialisée dernièrement dans l’animation télé, a été désignée, en effet, mandataire de liste régionale à Casablanca-Settat par le RNI. La comédienne n’a pas été «parachutée» à la dernière minute sur les listes électorales du parti, précise le quotidien. En réalité, elle est membre depuis quelque temps déjà, avec son mari l’artiste Saad Tsouli, de la Fédération nationale des artistes, l’une des nombreuses organisations parallèles que le parti a mises en place durant les cinq dernières années.
Une autre femme connue pour son action politique à l’échelle nationale vit sa première candidature aux élections locales. L’ancien ministre déléguée chargée de l’eau, et dirigeante du PPS, Charafat Afilal, brigue, en effet, un siège dans la commune de sa ville natale, Tétouan. Son parti, le PPS, compte sur cette ancienne parlementaire élue sur la liste nationale pour renforcer sa présence dans la gestion locale de cette ville.
Dans le domaine du sport, certains athlètes et dirigeants sportifs ont déjà tenté par le passé d’obtenir un siège parlementaire. Mais, relève Al Akhbar, la plupart d’entre eux n’ont pas réussi à transformer leur popularité en nombre de voix électorales. C’est le cas, entre autres, de Said Aouita, Badou Zaki ou encore l’ancien président du Raja de Casablanca, Mohamed Ghoulam, ou le dirigeant sportif Mohamed El Guertili. Aujourd’hui, c’est un autre ancien président du Raja qui tente sa chance. Mohamed Boudrika, promoteur immobilier, qui s’est fait un nom dans le domaine du sport depuis qu’il est devenu président du club casablancais tente de réitérer l’expérience de son «rival», Said Naciri, président du WAC.
Dans le domaine de la politique, l’ancien président du Raja a commencé à faire parler de lui depuis qu’il a intégré le parti du RNI. Ses posts sur les réseaux sociaux sont très commentés, notamment ses réponses aux grosses pointures des autres formations politiques. Reste à savoir si ce trublion du football et de la politique, qui a ses entrées au sein de la classe politique libanaise, sa femme étant originaire de ce pays, réussira à arracher un siège parlementaire sous les couleurs du RNI à Casablanca.
L'arbitre international Redouane Jiyed, après s’être fait un nom sur les terrains de football, s'essaie, à son tour, à la politique, poursuit le quotidien. Il se présente pour les législatives du 8 septembre à Agadir sous la bannière du MP. Il fait partie de ces profils sur lesquels le Mouvement populaire a jeté son dévolu pour apporter du sang neuf dans ses rangs et sur ses listes électorales. On ne lui a jamais connu d’appartenance politique, mais on estime qu’avec la forte réputation qu’il a pu acquérir sur les terrains de football, il pourrait décrocher l’un des quatre sièges de cette circonscription électorale.
Dans le même domaine, c’est un autre ex-dirigeant d’un club de foot qui brigue, lui aussi, un siège parlementaire. La décision d’Anas El Bouanani, ancien président du KAC, de se présenter aux élections législatives, a sans doute surpris tout le monde à Kénitra, mais ce dirigeant sportif pourra-t-il détrôner l’islamiste Aziz Rebbah? C’est une question que se pose tout le monde dans la ville. Notaire de carrière, Anas El Bouanani est sans doute un novice dans le domaine de la politique, mais, estime Al Akhbar, cela ne semble aucunement déranger le RNI qui l’a choisi comme tête de liste.
Les deux autres cas évoqués par le quotidien dans ce dossier ne sont pas étrangers au domaine de la politique. Et ce qu’ils ont en commun, en plus d’être jeunes, c’est qu’ils se présentent pour la première fois aux législatives. Et ce n’est pas seulement cela. La candidature d'El Hassan Lachguar à Rabat-Challah, circonscription où son père, le premier secrétaire de l’USFP, avait l’habitude de se présenter, a été à l’origine d’une mini-crise dans son parti. Son père aurait en effet pesé de tout son poids pour qu’il soit désigné mandataire de liste de l’USFP.
Quant à l’autre jeune cité par le quotidien, il s’agit du patron de la jeunesse du RNI, qui devient ainsi le plus jeune mandataire de liste locale pour les prochaines élections législatives. Né en 1989 à Taroudant, le jeune Lahcen Saadi aura la lourde charge de tenter de décrocher son siège, dans la circonscription de Taroudant-Nord, face à des poids lourds de la politique dont notamment le patron du PAM, Abdellatif Ouahbi.