L’annonce de la candidature de l’homme d’affaires Hassan Derham aux élections législatives à Boujdour a suscité beaucoup de remous au sein de la classe politique de cette ville. Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du mardi 18 mai, que les élus traditionnels de la province ont commencé à recomposer leurs alliances tribales. Bien plus, ils ont essayé d’attirer dans leur giron les symboles de certaines tribus afin de négocier cette nouvelle donne. Il faut rappeler que le premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachgar, s’est rendu en avril dernier à Laâyoune où il avait cautionné la candidature de Hassan Derham dans la province de Boujdour.
Le milliardaire sahraoui est un ancien membre du bureau politique de la formation socialiste et s’est présenté, sous sa bannière, à plusieurs échéances électorales. Il a disparu de la scène politique après avoir démissionné de la présidence de la commune de Marssa dans la province de Laâyoune. Il avait, par la suite, perdu lors des précédentes élections lorsqu’il s’était présenté sous les couleurs d’un autre parti politique. En revenant au bercail socialiste, Hassan Derham a choisi de se porter candidat dans une nouvelle circonscription après avoir concouru aux élections à Laâyoune, Dakhla et sa localité natale d’Ait Baâmrane.
Le quotidien Al Akhbar rapporte que l’USFP compte consolider sa présence dans les provinces du sud en briguant un siège parlementaire à Laâyoune. Une ville où la concurrence est rude face au clan d’Errachid qui domine tous les conseils élus de la province, voire de la région.
Les socialistes cherchent aussi à mettre les pieds à Smara et Boujdour après avoir assuré, pendant des années, un siège parlementaire à Guelmim et à Assa-Zag. Sauf qu’à Boujdour, certains élus ont commencé à aiguiser leurs armes électorales en organisant des réunions à leurs domiciles auxquelles ont assisté des notables de plusieurs tribus et les leaders de certains quartiers, surtout ceux qui habitaient le camp d’Al Wahda avant son démantèlement.
Certaines sources concordantes indiquent qu’un élu influent dans la ville de Boujdour a organisé des rencontres électorales avec les chefs de plusieurs tribus dans sa nouvelle résidence de luxe. D’autres élus ont exploité le mois de ramadan pour procéder discrètement à la distribution de produits alimentaires à des familles et des veuves.
Les mêmes sources indiquent que les élus traditionnels de la province, conseillers locaux ou parlementaires, sont passés à la vitesse supérieure pour mobiliser leurs partisans. Et pour cause, ils savent qu’une grande partie des habitants est exaspérée par la situation socioéconomique critique que connaît la région. La population de la ville souffre, en effet, de l’augmentation du chômage et de l’absence d’opportunités d’emploi ainsi que du blocage du port par des lobbys et des hommes d’affaires qui détiennent des usines de transformation de poisson.