À l’approche des prochaines élections, c’est un véritable séisme qui frappe les deux chambres du Parlement. Les démissions d’élus et de députés se sont multipliées ces derniers jours, au point que plusieurs dizaines de sièges viennent d'être déclarés vacants suite à la démission des élus qui les occupaient.
Dans son édition du vendredi 30 juillet, Al Akhbar rapporte que la Cour constitutionnelle vient d’annoncer que 32 sièges sont désormais vacants, après que les démissions de plusieurs élus et députés ont été acceptées. Pour la publication, la raison de ce mouvement brusque est claire: la volonté de ces personnes de changer de formation politique avant le début de la campagne électorale et de pouvoir se présenter aux prochaines élections sous les couleurs d’autres partis.
Dans le détail, le journal nous apprend ainsi que 11 députés à la chambre des Représentants ont rendu le tablier. Quasiment toutes les grandes formations politiques ont été concernées par ces démissions. Pour l’Istiqlal, c’est Saïd Dour qui abandonne son siège. Au PPS, Ahmed Ghazoui a choisi de s’engager avec le RNI en perspective des prochaines élections. Chez l’USFP, Al Akhbar cite le nom de Nabil Sabri. Idem pour Chafik Hachem Amine de l’Union constitutionnelle qui vient de démissionner de la première chambre, à l’instar de Khalid El Mansouri du PAM dont on sait qu’il souhaite rejoindre le RNI. Même le parti du chef du gouvernement est concerné. Selon le quotidien, au moins trois députés du PJD ont choisi de rejoindre d’autres formations, après avoir également mis fin à leur adhésion au parti de la Lampe.
Au sein de la chambre des Conseillers, 21 démissions ont été approuvées par la Cour constitutionnelle. Il s’agit de celles des istiqlaliens Abdessamad Kayouh, Khadija Zoumi, Rahal el Makkaoui, Mahmoud Aba et Mohamed Lazri. Chez le Mouvement populaire, on note la démission d’Ahmed Chad et Mbarek Hamia. Le PAMiste Mohamed Lahmami, qui préfère rejoindre l’Istiqlal, ainsi que 7 autres de ses collègues au sein du parti ont également démissionné de la chambre des Conseillers. L’UC, l’USFP, le RNI et la formation représentant la CGEM ont également été touchés par cette vague des démissions.
Autant dire que le mouvement concerne pratiquement tout le monde. Pour la Cour constitutionnelle, souligne Al Akhbar, la démission d’un membre de l’une des deux chambres, au-delà de ses motivations ou du timing dans lequel elle intervient, reste un fait exceptionnel dans la vie politique d’un parlementaire. Les dispositions réglementaires imposent de rendre publiques ces démissions et d’annoncer que des sièges sont désormais vacants, sans pour autant qu’il soit nécessaire d’engager une procédure pour le remplacement des députés démissionnaires.