C’est un phénomène qui, naguère, ne touchait que certaines formations politiques connues et ce pour la simple raison que ces dernières comptent le plus grand nombre de "notables". Aujourd’hui, les démissions en masse, annoncées au même temps que les listes des candidatures, concernent entre autres, et avec une plus forte incidence, le PJD. Des militants, le plus souvent de longue date, quittent ainsi le parti islamiste en raison de "l’absence de démocratie interne", rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du jeudi 12 août.
Le PJD, souligne le quotidien, est de loin le parti qui a le plus été touché par ce phénomène qui s’est accentué à mesure qu’il rendait publiques les listes de ses candidats. Ainsi, précise le quotidien, à Marrakech, ce sont pas moins de six responsables locaux, dont des élus, qui ont présenté leur démission à cause de la manière dont l’opération de désignation des candidats a été gérée. Ils dénoncent "le non-respect des règles de démocratie interne et le recours fréquent aux pratiques de coulisses dans le choix des candidats pour les prochaines élections du 8 septembre". Les démissionnaires parlent d’une "démocratie interne factice", tout en évoquant également "l’absence de transparence dans les gestions des affaires, surtout financières", du parti à l’échelle locale.Dans la même région, à Essaouira, cinq responsables locaux, des chefs d’antennes, ont également claqué la porte de manière définitive en signe de protestation contre les mêmes pratiques. Même au niveau central, la cadence des démission ou de gel des activités en dit long sur le malaise que vit le parti actuellement. Et ce qui d’autant plus grave, ces réactions interviennent, toutes, en signe de contestation de la gestion des candidatures. En d’autres termes, tous ceux qui ont été recalés au moment du choix des candidats du parti ont décidé de le quitter ou de se mettre en pause pour quelque temps.
Dans cette catégorie, figurent notamment le directeur général du parti, Abdelhak Elarabi qui a décidé de geler ses activités en protestation contre la décision d’accorder l’accréditation à Moh Rejdali pour un nouveau mandat dans la circonscription de Témara dont il a dirigé d’ailleurs le conseil communal. Plusieurs autres figures de proue de la formation islamistes, des membres du premier cercle, ont manifesté leur mécontentement quant à la manière dont les candidats du parti ont été choisis.Bien sûr le PJD n’est pas seul à avoir été touché par ce genre de démissions. Son ancien allié, le PPS l’a été également. Les dernières démissions en date ont été déposées par trois responsables du parti dans la région de Souss-Massa. L’USFP a également été touchée par ce phénomène, souligne Al Ahdath Al Maghribia. Ainsi, très récemment, ce sont plusieurs membres du secrétariat provincial de Safi, dont le secrétaire provincial, qui ont décidé de rompre les liens avec la formation. La cause de ce départ collectif est, précise le quotidien, la décision de la direction d’accorder des accréditations à des " entités étrangères au parti" pour le représenter dans cette ville. Mais, d’après Al Ahdath Al Maghribia, la démission la plus spectaculaire, et sans doute aussi la plus inattendue, a été l’œuvre de l’ancien patron de l’Istiqlal, à Fès. C’est inédit. Un ancien secrétaire général d’un parti, et pas des moindres, qui quitte sa propre formation pour en rejoindre une nouvelle, signant en même temps un grand écart politique en passant d’un parti conservateur à une formation progressiste. Hamid Chabat, après avoir été privé du droit de se porter candidat au nom de l’Istiqlal dans sa ville, s'en est allé rejoindre le FFD, sous les couleurs duquel il tentera de reconquérir les voix de ses électeurs et donc son siège. Bien sûr, conclut le quotidien, ce ne sont pas uniquement les grands partis qui ont connu cette vague de démissions. Des petites formations en ont également pâti. A ce propos, le quotidien cite l’exemple du Parti des néo-démocrates,de récente création, dont plusieurs membres viennent de présenter leur démission pour les mêmes raisons. D’autres formations ont également connu des départs, également à cause des accréditations, comme le RNI, le PAM ou encore le MP et l’UC.