Des membres du PJD ont discuté de la possibilité de la candidature de l’ex-patron du parti, Abdelilah Benkirane, aux législatives de 2021, bien que celui-ci ait bénéficié d’une retraite dorée, de l'ordre de 70.000 dirhams par mois. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition de ce mercredi 14 avril, que c’est là l’objectif de certains faucons du parti, qui avaient défendu la thèse d'une non-limitation de la candidature à deux mandats dans le règlement intérieur du PJD. Une proposition qui a été validée par le Conseil national du parti, pour permettre à ses membres de cautionner la candidature des «cheikhs», dont fait éminemment partie Benkirane.
Selon certaines sources, ces mêmes cadors du PJD, ainsi que les membres de la Chabiba, le mouvement des jeunes du PJD, n'ont de cesse, lors des assemblées générales, de plaider pour la candidature de Benkirane, connu pour ses talents de tribun. Ses partisans déploient tous leurs efforts pour que son nom atterrisse à la commission des candidatures, puis à la commission de la validation, afin de le cautionner. Ces mêmes adeptes de l’ancien secrétaire général du PJD considèrent que celui-ci est aujourd'hui l'unique carte gagnante qu'ils détiennent pour affronter les adversaires du parti. Ils désignent ainsi notamment les composantes de la majorité et de l’opposition qui, assurent-ils, se sont alliées pour mieux isoler le PJD.
Le quotidien Assabah rapporte que cette «coalition» entre cadors et jeunes du parti a été jusqu'à entraîner la démission de plusieurs élus islamistes, qui ont préféré rejoindre d’autres partis, dits «à forte influence», afin de ne pas être inquiétés par la justice. C’est du moins ce qu’a prétendu un membre éminent du secrétariat général du PJD, Aziz Rebbah, au cours d'une visite qu’il a effectuée, dimanche dernier, dans la région du Drâa-Tafilalet.
Celui qui est aussi le ministre de l’Energie et des mines a ainsi mystérieusement accusé des «responsables» -sans juger utile de les citer- d’intenter des procès, d’une manière sélective, contre les présidents de collectivités territoriales où le PJD a été élu. Aziz Rebbah s'est aussi étonné du fait que d’autres présidents de communes, issus d'autres partis, n’ont pas été poursuivis, et a affirmé que le secrétariat général de son parti n’avait pas accepté la démission de ceux qui étaient tentés par les sirènes d'une «transhumance» vers un autre parti politique.