Malgré la controverse entourant la liste nationale des femmes et des jeunes, certains partis politiques plaident pour la création d’une troisième liste dite de «cadres et de compétences» tout en réservant un quota aux «vieux» des partis pour accéder au Parlement.
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du vendredi 21 août, que le ministère de l’Intérieur a émis des réserves sur cette proposition. Il faut rappeler que ce département avait, avant les dernières élections législatives, rejeté la même demande pour des motifs constitutionnels. Auparavant, le Conseil constitutionnel avait considéré que l’adoption de la liste nationale des femmes et des jeunes n’était qu’une mesure provisoire pour encourager certaines catégories de la population à participer à l’action politique et parlementaire.
Si la liste des femmes a été jugée recevable politiquement et socialement parce qu’elle est basée sur la discrimination positive, celle des jeunes a, par contre, soulevé beaucoup de critiques. D’aucuns la considèrent comme une rente politique puisque les critères de choix des candidats sont basés sur les relations familiales plutôt que sur les compétences et les potentialités politiques. Il faut rappeler que la première liste nationale des femmes a été adoptée pour la première fois dans l’histoire du Maroc en 2002 en vertu de l’article de la loi organique n°31-97 relative à la chambre des représentants.
Le quotidien Al Akhbar rapporte qu’avant les élections législatives de 2002, les acteurs politiques se sont mis d’accord pour réserver une liste nationale aux femmes qui a fonctionné jusqu’aux élections du 25 novembre 2011. Une date qui a coïncidé avec ce qu’on avait appelé le «printemps arabe» mené par des jeunes dans plusieurs pays. Ce fut une occasion pour les partis de généraliser la «rente politique» via l’adoption d’une autre liste nationale pour représenter les jeunes au Parlement. Pour ce faire, les partis politiques ont amendé la loi organique de la chambre des représentants pour augmenter le nombre de députés de 325 à 395 en réservant 60 sièges à la liste nationale des femmes et 50 à celle des jeunes.
Une décision qui a fait réagir le Conseil constitutionnel pour rappeler aux partis politiques les principes essentiels et constants sur lesquels se base la constitution en matière de pratique politique. Des principes qui respectent la citoyenneté, la liberté de vote, la candidature à travers un scrutin général basé sur l’équité, l’égalité des chances et la lutte contre toutes sortes de discriminations. Autant dire, ajoute le Conseil constitutionnel, que ces principes ne permettent pas de pérenniser des meures légales et exceptionnelles dictées par des motifs circonstanciels et temporaires.