Ses cinq ans de travail sur le terrain ont certainement permis au RNI d’être légèrement en avance sur les autres formations en matière de préparatifs électoraux. C’est ainsi qu’en termes de candidatures, la direction du parti a déjà tranché dans 90% des circonscriptions électorales pour les prochaines législatives du 8 septembre. En gros, écrit la Vie éco dans son édition du vendredi 14 mai, les 24 membres du bureau exécutif de la jeunesse vont tous se présenter aux élections. Plus de la moitié des membres du bureau politique, en plus du président, vont également se présenter.
Pour ce qui est du profil des candidats, entre 85% et 90% sont des commerçants, des entrepreneurs, des fonctions libérales, des cadres et des ingénieurs. L’écrasante majorité est issue du parti. Le nombre de transfuges reste limité. Selon une déclaration du président du parti lors d’une récente rencontre organisée par la Fondation Lafqui Tetouani, ces derniers représentent à peine 5 à 10% des candidats.
Cela veut dire que le RNI n’a pas eu trop à «débaucher» de candidats ailleurs. En effet, ayant été sur le terrain avant tout le monde, il a eu le temps de recruter de «bon profils». Et quand les autres formations s’y sont mises à leur tour, les meilleurs étaient déjà pris.
Ce qui, d’après Aziz Akhannouch, explique en partie pourquoi sa formation est aujourd’hui victime de ce qu’il appelle «le brouillage et la nervosité» des autres partis. Bref, relève La Vie éco, non seulement le RNI a pu trouver les candidats qu’il faut, mais il a déjà lancé un programme de formation pour les préparer à leurs futures charges. Quelque 30.000 candidats aux différents scrutins ont ainsi pu suivre cette formation dans le cadre de la RNI-Academy.
Pour ce qui est de son programme électoral, il sera dévoilé d’ici un mois et demi. Mais c’est un programme à forte tendance sociale. «Notre programme comporte des initiatives sociales très ambitieuses que nous allons veiller à concrétiser sur le terrain», souligne le président du parti. Dans l’après-élection, il y a deux volets: l’après-Covid-19 avec des mesures immédiates et le programme gouvernemental à proprement parler et qui va s’étaler sur toute la durée du mandat.
Après cette première étape, où il faudra faire face aux retombées de la crise économique, avec notamment la perte de 600.000 emplois détruits par la pandémie, il faut s’atteler au développement économique et social du pays. «Il y aura sûrement des priorités et donc des arbitrages à faire», assure le président. Cela dit, une partie du programme du parti se trouve déjà dans «La voie de la Confiance», un document publié il y a plus de deux ans. Pour les élections locales, l’essentiel du programme sera titré «La voie des villes», fruit de son programme de communication «100 jours, 100 villes».
Quant à ses futures alliances, note La Vie éco, le RNI ne veut pas trop s’avancer. Malgré les attaques qu’il subit de toute part, il reste néanmoins courtois avec tout le monde. Pour lui, il serait malhonnête d’attaquer des partis avec qui il risque de travailler demain. De toutes les manières, comme l’a souligné son président, pour le parti, il n’y a pas de lignes rouges. Il estime toutefois qu’il ne se risquera pas à faire cause commune avec un parti à double facette qui est peu digne de confiance et qui pourrait à tout moment se retourner contre lui. Allusion est ainsi faite indirectement au PJD.
Bref, le RNI, ayant opté pour un positionnement centriste, peut s’allier aussi bien avec les partis de gauche que de droite. Ce qu’il attend de ses futurs alliés, c’est de partager les mêmes valeurs, être en accord sur le socle commun pour le programme électoral et faire preuve de loyauté.