Les Etats-majors des principaux partis politiques marocains sont désormais convaincus que les élections, prévues auparavant en 2021, risquent à leur tour de pâtir de la pandémie de Covid-19. Dans son édition du lundi 11 mai, le quotidien Assabah estime, en effet, que toutes les discussions au sein du microcosme politique local tournent autour d’un inévitable report de ces échéances à une date ultérieure.
Si le chef du gouvernement Sâad-Eddine El Othmani, interpellé par plusieurs partis politiques représentés au Parlement, n’a pas de réponse claire sur l’avenir de ces élections, certains observateurs soulignent que l’administration territoriale, dont relève l’organisation de ces élections, est entièrement occupée, actuellement, par la lutte contre la propagation du coronavirus.
C’est justement cette contrainte qui est derrière la montée de nombreuses voix appelant à un report express des futures échéances, le temps que le ministère de l’Intérieur, chef d'orchestre de ces élections, puisse se consacrer pleinement à leur complexe processus organisationnel et logistique.
Certains avancent même la possibilité que ces élections soient retardées au minimum de six mois, voire d'une année, en fonction de l’évolution future de la pandémie de coronavirus, dont tout le monde espère qu’elle sera jugulée le plus rapidement possible.
Ce qui est certain, c’est que l’après-coronavirus risque d’apporter de profonds changements quant au rapport des citoyens à la politique. En d’autres termes, il est attendu que le taux de participation soit très élevé, et ce en reconnaissance des efforts louables fournis par l’Etat pour protéger la santé et les revenus des citoyens face à cette crise sanitaire sans précédent.
Assabah rappelle le débat que vient d’initier le patron de l’Union socialiste des forces populaires, Driss Lachgar, qui a appelé à la constitution d’un gouvernement d’union nationale pour piloter la crise sanitaire actuelle. Une proposition qui a été mal accueillie par l’opinion publique, car elle renvoie à des crises politiques de triste mémoire durant les années 60-80 du siècle dernier. Une proposition rejetée également par le PAM, dont le nouveau secrétaire général, Abdellatif Ouahbi, estime que le gouvernement actuel doit aller jusqu’au bout de son mandat mais qu'il sera, après fin 2021, dépourvu de légitimité, face à l’impossibilité d’organiser les élections à la date prévue.