Lors de la présentation de leur mémorandum commun relatif à la loi électorale, trois partis de l'opposition (le Parti Authenticité et Modernité -PAM, l'Istiqlal et le Parti du Progrès et du Socialisme -PPS) ont avancé l'idée de réunir en urgence les membres du Parlement, pourquoi pas dès le mois de septembre, alors que l'institution législative est en vacance jusqu'au deuxième vendredi d'octobre prochain.
Pour sa part, le président de la Chambre des représentants, Habib El Malki, a récemment assuré que «rien n'est prévu pour le moment».
Les leaders des trois partis de l’opposition susmentionnés sont favorables à l'adoption des lois électorales «le plus rapidement possible».
«Pour assurer une meilleure préparation, nous estimons utile d'adopter rapidement les lois électorales, notamment celle amendant le cadre sur les partis politiques», ont ainsi affirmé Nizar Baraka et Nabil Benabdallah, respectivement leaders de l'Istiqlal et du PPS. Le PAM, autre parti de l'opposition, a signé le même mémorandum revendicatif.
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Le PJD, parti islamiste au gouvernement, n'a pas encore livré son avis sur la question, mais il ne verrait pas d'un mauvais œil qu'un tel processus d'adoption de lois soit «rapide».
L'USFP, parti socialiste dans la majorité gouvernementale, n'a pas un avis contraire. Encore faut-il d'abord qu'une entente avec le ministère de l'Intérieur soit conclue consensuellement et rapidement au sujet de «la feuille de route et des textes à adopter».
Il reste à connaître les positions du Rassemblement National des Indépendants (RNI), un des grands partis sur l'échiquier politique, dirigé par Aziz Akhannouch, et celles du Mouvement Populaire (MP), parti dirigé par le leader amazigh Mohand Laenser.
Ces deux partis politiques n'ont toujours pas remis leurs mémorandums à Abdelouafi Laftit, ministre de l'Intérieur. En conséquence, ils donnent le sentiment qu'une réunion urgente du Parlement n'est pas à l'ordre du jour. Le MP estime que la situation n'est pas appropriée pour présenter des revendications électorales, alors que les autorités du pays sont pleinement concentrées par la lutte contre la pandémie du Covid-19.
«Réunir le Parlement en session extraordinaire parait peu probable, sachant que Abdelouafi Laftit n'a toujours pas finalisé, ficelé et conclu avec les partis politiques les dispositions relatives lois électorales», a affirmé Jamal Benchekroun, député du PPS.
Il y a donc lieu de s'interroger sur les raisons pour lesquelles plusieurs partis politiques veulent accélérer l'adoption des lois électorales. Le fait est que ceux-ci se réfèrent notamment à une résolution du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), qui avait recommandé, dans un rapport en 2016, «l'adoption des lois régissant les éléments fondamentaux du droit électoral six mois avant les échéances électorales».
Cet indicateur clignote-il sur le tableau de bord du ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit? Les partis politiques, visiblement très pressés, jugent quant à eux «qu’il le faut».