Selon le quotidien Assabah, dans sa livraison du vendredi 24 septembre, ce sont les faux engagements pris par le Parti de la justice et du développement à l’égard de ses électeurs en général, et des islamistes de la Salafiya en particulier, qui expliquent en grande partie la défaite cuisante du PJD aux élections du 8 septembre dernier.
Le quotidien explique que le PJD, croyait et faisait croire, depuis 2011, qu’il disposait d’une base électorale stable qui lui garantissait à chaque échéance la possibilité de se maintenir dans le haut de l’échelle au sein de l’échiquier partisan national. Il s'imaginait même que la majorité des votants marocains était derrière lui.
Cette croyance lui est venue des résultats électoraux de 2011 et 2016 qui lui ont successivement permis d’être la première force politique au sein du Parlement et des conseils élus des plus grandes villes du Royaume comme Casablanca, Rabat, Tanger, Fès… Or, explique Assabah, en ne récoltant le 8 septembre courant que 13 sièges au Parlement et dans quelques rares conseils des villes et régions, le PJD a surpris «les spécialistes qui considèrent que l’ampleur de sa défaite électorale est une première dans le monde, où jamais aucun parti n’a croulé en perdant d’un coup plus de 90% de ses voix».
Mais c’est oublier, ajoute Assabah, que le PJD avait tissé des alliances avec les Salafistes à qui il a fait, à deux reprises, des promesses jamais respectées. Ainsi, c’est par la voix de Mustapha Ramid que le PJD avait, en 2011, promis au leader salafiste Yassine Lemless que le parti de la lampe n’oubliera jamais les prisonniers salafistes et qu’il les défendra jusqu'au bout en vue de leur élargissement rapide. Ce fut finalement, Mohamed Salah Tamek, délégué général à l'Administration pénitentiaire et à la réinsertion, qui ouvrit un dialogue avec les Salafistes et signa avec eux un gentlemen agreement en vue de la libération du plus grand nombre d’entre eux, en contrepartie de leur renoncement aux terrorisme et aux idées extrémistes.
La deuxième promesse envers les Salafistes sera avancée par Abdelilah Benkirane, alors chef du gouvernement, à la veille des élections de 2016, et selon laquelle son programme prendra en considération des réformes proposées par les Salafistes.
Deux années après, les Salafistes ont clairement fait savoir au PJD qu’ils ne s’engageront plus à ses côtés car il n’a jamais respecté ses promesses à leur égard durant ses mandats au pouvoir, ni à l’égard de tous ceux qui avaient voté en sa faveur. Le vote-sanction qui a causé la récente débâcle électorale du PJD trouve ainsi l’essentiel de son explication.