L’augmentation du nombre de contaminations au Covid-19, des cas actifs et des malades en réanimation risque d’impacter le déroulement des élections prévues pour le 8 septembre. Le gouvernement ne cache d’ailleurs pas ses craintes face à cette éventualité et ses conséquences sur la campagne électorale. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mardi 27 juillet, que certaines sources n’excluent pas le report des élections si la situation épidémiologique venait à s’aggraver. Les mêmes sources soulignent que si le nombre de contaminations dépasse les 8.000 cas par jour et que les services de réanimation se trouvent dépassés, il sera impossible de mener une campagne électorale dans des conditions normales.
Il faut savoir que, dans ce contexte électoral, des milliers de citoyens se rassemblent sous des tentes dans les campagnes, dans des salles fermées, des maisons, des hôtels et les sièges des partis politiques. Autant dire que tous ces lieux sont propices à l’éclosion de clusters qui peuvent pousser les pouvoirs publics à reporter les élections communales, régionales et parlementaires prévues le même jour. Dans un communiqué, le gouvernement a interdit les rassemblements et les activités de plus de 50 personnes dans les espaces ouverts, tout en exigeant une autorisation délivrée par les autorités locales en cas de dépassement de ce nombre. Quand on sait qu’un rassemblement à l'intérieur de la maison d’un candidat peut dépasser les 100 personnes, il faut s’attendre à ce que ce nombre soit décuplé dans un espace ouvert.
Le quotidien Assabah rapporte que, lors d’un meeting à Sidi Kacem, le chef du PJD, Saâd-Eddine El Othmani, avait alerté son auditoire quant à la nécessité de respecter les mesures préventives, notamment le port du masque et la distanciation sociale. Il a mis en garde contre la dangerosité du variant Delta qui se transmet très rapidement, mais seule une minorité des personnes présentes a suivi ses consignes. En tout cas, le ministre de l’Intérieur ne permettra pas aux dirigeants des partis politiques de violer les mesures préventives anti-Covid-19, car il a déjà interdit les banquets électoraux où se serrent des centaines d’invités. Les sources précitées indiquent que les services du ministère de l’Intérieur ont relevé que, dans plusieurs préfectures et provinces, la majorité des chefs de partis ne respectaient pas les mesures préventives contre la pandémie.
Les agents d’autorité ont transmis au ministre Abdelouafi Laftit des rapports inquiétants sur les rassemblements qui se déroulent, chaque semaine, dans le mépris de toute précaution ou prévention. Les mêmes sources soulignent que le chef du gouvernement n’a pris aucune décision relative à un éventuel report des élections. Il attend un avis de la commission scientifique à la mi-août avant de trancher sur cette question et d’informer le ministre de l’Intérieur et les chefs des partis. Néanmoins, l’Exécutif a, depuis vendredi dernier, restreint les déplacements entre les villes, confirmé le couvre-feu nocturne et interdit les fêtes suite aux recommandations de la commission scientifique.
