Une liste réservée aux Marocains résidant à l’étranger (MRE) au sein de l’institution législative pourrait remplacer celle des jeunes, qui serait supprimée si l’on en croit le haut dirigeant d’un parti politique. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mardi 9 février, que cette liste leur permettra donc de participer aux prochaines échéances électorales prévues pour l’année en cours. Encore faut-il que la réforme du code électoral, toujours en gestation, puisse prévoir une telle éventualité avant la date du scrutin de 2021. Il faut rappeler que le gouvernement Benkirane s’était opposé, par le passé, à la participation directe des MRE aux élections.
L’Exécutif avait alors argué du fait qu’il était dans l’incapacité de fournir la logistique nécessaire à cette opération et avait préconisé la délégation ou la procuration de vote. Cependant, les partis politiques pourraient présenter une proposition similaire à celle du ministère de l’Intérieur, à condition que ce département soit en mesure de garantir le bon déroulement de cette opération électorale hors du territoire national. La ministre déléguée chargée des MRE, Nezha El Ouafi, avait d’ailleurs déclaré que le vote par procuration constituait une injustice envers les Marocains résidant à l’étranger. Car, dit-elle, ils bénéficient de l’intégralité des droits de citoyenneté, y compris celui du vote et de candidature aux élections.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte que le groupe parlementaire du PAM à la Chambre des représentants avait demandé au gouvernement de Saâd-Eddine El Othmani d’activer l’article 17 de la Constitution qui garantit ce droit aux MRE. Une demande qui a été soutenue par son rival de l’opposition au PJD, qui considère que le vote par procuration des MRE a montré ses limites. La ministre islamiste, Nezha El Ouafi, avait d’ailleurs appelé à ouvrir un débat national sur ce sujet afin d’élaborer une vision claire et globale de la participation des MRE aux élections. Un débat, dit-elle, qui permettra de trouver un consensus national pour l’activation de l’article 17 considéré, précise-t-elle, comme l’un les acquis constitutionnels du Royaume.
L’article 17 de la Constitution stipule, en effet, que «les Marocains résidant à l'étranger jouissent des droits de pleine citoyenneté, y compris du droit d'être électeurs et éligibles. Ils peuvent se porter candidats aux élections au niveau des listes et des circonscriptions électorales locales, régionales et nationales. La loi fixe les critères spécifiques d'éligibilité et d'incompatibilité. Elle détermine, de même, les conditions et les modalités de l'exercice effectif du droit de vote et de candidature à partir des pays de résidence». Il faut rappeler que le gouvernement Benkirane avait mis en hibernation ce droit des MRE quand l’ancien ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad, avait déclaré qu’il était impossible d’installer des bureaux de vote dans certains pays à l’instar des Etats-Unis et d’Israël, à titre d’exemple.